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Fdlm#455 – Mot des JO, « perdre les pédales »

Posté le par le français dans le monde

MOT DES JO – Perdre les pédales
Publié le : 23/09/2024

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Transcription : Les mots des JO, Lucie Bouteloup.

Eh oui, il faut bien se faire une raison, les jeux sont finis. Pour autant, pas question pour les athlètes de mettre la pédale douce sur les entraînements, parce que s’ils veulent rester dans la course, ils doivent maintenant changer de braquet pour assurer les autres compétitions à venir. Décidément, les expressions qui viennent du milieu du cyclisme ne manquent pas. Et la petite reine, c’est-à-dire le vélo, n’en finit pas d’inspirer la langue française.

« L’échec est interdit. Il faut changer de braquet pour cette conférence ou nous allons droit à la catastrophe. »

« Avant même d’arriver, ça explose un peu. Donc on a eu un petit coup de pompe. »

« En fait, si tu te projettes trop, tu fais plus rien. Donc les meilleurs investissements, c’est des investissements souvent qui sont faits avec un peu le nez dans le guidon. »

« Effectivement, il pédale un peu dans la choucroute, c’est-à-dire qu’il n’y arrive pas trop. »

« Le Covid, nous avait fait parfois perdre complètement les pédales. »

« La révolution est comme une bicyclette, quand elle n’avance pas, elle tombe. »

Il faut dire que le vélo tient une place de choix dans la culture populaire française. Et parmi les expressions les plus connues, « perdre les pédales » et sans doute celle qui parle au plus grand nombre. On l’utilise quand, par exemple, on perd le fil de son raisonnement, qu’on est confus. C’est un peu comme quand on se mélange les pinceaux. On peut aussi dire de quelqu’un qui perd les pédales quand il perd la tête qu’il devient fou. Un peu comme le vélo qui s’emballe et qui devient hors de contrôle si les pédales qui permettent aux cyclistes de garder l’équilibre viennent à se détacher du cadre. D’ailleurs, il y a d’autres expressions qui viennent du vélo et qu’on peut utiliser pour décrire la folie, comme, par exemple, « avoir un petit vélo dans la tête », comme le cerveau qui va à toute allure et dans toutes les directions. On dit aussi qu’« on déraille » et là encore, l’image est assez évidente. Le cerveau est comparé au matériel défaillant de la bicyclette. Et puis quand une situation n’avance pas comme on voudrait, que c’est difficile, pénible, qu’on ne trouve pas la solution ou qu’on fait un peu du surplace, eh bien « on pédale dans la choucroute » ou dans la semoule, le résultat est le même. Alors évidemment, à force, on peut être fatigué, on a « un coup de pompe » comme le pneu à plat qui rend la conduite difficile et qui aurait bien besoin d’être regonflé. « Être à plat », tiens, voilà une autre façon de parler de sa fatigue. Et certains diront même pour la rime et pour accentuer encore l’impression de fatigue qu’ils sont « raplapla ».

[Musique]

Alors heureusement, le vélo ne renvoie pas qu’à un imaginaire négatif. Et quand il faut reprendre la course, qu’on doit se relever après une épreuve difficile ou un échec, et bien on « remonte en selle ». C’est tout le contraire du boxeur qui « jette l’éponge » après un match. Mais ça, c’est une autre histoire.

Les mots des JO, une chronique avec le soutien des ministères de la Culture, de l’Europe et des Affaires étrangères et des Sports.

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