Fdlm#454 – Mot des JO, « saisir la balle au bond »

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MOT DES JO – Saisir la balle au bond
Publié le : 08/07/2024 – 15:30

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Transcription : Les mots des JO, Lucie Bouteloup.

Pour les JO 2024, les tournois masculins et féminins de handball s’annoncent relevés, avec des affiches de rêve qui garantissent des rencontres de haut vol dès les premiers jours de compétition. La preuve, côté bleu, par exemple, les Françaises retrouveront trois adversaires déjà affrontés aux Jeux de Tokyo : la Hongrie, le Brésil et l’Espagne. Un sacré challenge pour les athlètes, qui devront donc saisir la balle au bond à chacune de ces rencontres si elles veulent avoir une chance de se qualifier pour les quarts de finale. « Saisir la balle au bond », un geste que maîtrise bien l’arrière gauche, Mariama Signaté, double vice-championne du monde de handball en 2009 et 2011 et cinquième aux JO de Londres et de Pékin.

« Saisir la balle au bond », pour moi, ça s’apparente plutôt dans le handball à une interception. C’est une action défensive. Ce qu’il faut savoir, c’est que dans le hanball, le duel un contre un, un attaquant face à un défenseur, c’est un petit peu le jeu du chat et de la souris, c’est euh…, lié à la gestuelle de son adversaire, c’est s’imprégner de son rythme, pouvoir le battre à son propre jeu. Donc faire une bonne interception, ça demande de l’attention, ça demande du sens du jeu, de la lecture de jeu, mais aussi de l’espièglerie. Donc « saisir la balle au bond », c’est prendre le bon risque au bon moment. Et dans un sport aussi rapide que le handball, ça joue souvent à la fin, sur les petits détails. Donc « saisir la balle au bond », c’est tout miser pour atteindre la victoire. » Alors, au-delà du sens technique de cette formule qui signifie au sens littéral qu’on récupère la balle juste après le premier rebond, quand on saisit la balle au bond, c’est qu’on saisit les opportunités dès qu’elles se présentent à nous. On dit aussi qu’on saute sur l’occasion. L’expression date du 17? siècle et elle vient
d’un autre sport de balle. C’est le jeu de paume, l’ancêtre de la pelote basque ou du tennis. Son principe, se renvoyer la balle par-dessus un filet central à l’aide de ses mains, et puis aussi, un peu plus tard, avec une sorte de raquette. Alors, il y a une autre expression qui vient du jeu de paume et qu’on connaît bien, c’est « se renvoyer la balle ». Mais cette fois, la balle ne représente plus les opportunités à saisir, mais les arguments que l’on réplique à son adversaire avec une certaine intensité. C’était le sens de cette formule au 18?, et puis, au fil du temps, l’expression a pris le sens de la responsabilité ou de la faute qu’on se renvoie. On dit, par exemple, que lors d’un procès, les accusés n’ont pas arrêté de se renvoyer la balle. Et puis la balle peut aussi représenter l’action qu’on va faire, comme dans l’expression « la balle est dans ton camp », pour dire que maintenant ce qui va advenir ne dépend plus que de toi, que c’est toi qui vas décider de la tournure des
événements, que c’est à toi de jouer en somme. Mais dans tous les cas, l’essentiel, c’est de participer. Mais ça, c’est une autre histoire.

 

Les mots des JO, une chronique avec le soutien des ministères de la Culture, de l’Europe et des Affaires étrangères et des Sports.

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