Fdlm#454 : L’émotion peut-elle aider le monde vivant ?
Environnement : L’émotion peut-elle aider à protéger le monde vivant ? – RFI le français facile
Retrouvez le Dossier| et les activités associées.
Fiche proposée par Marine Bechtel – à partir de B1
Audio
Corrigés
Activités
Transcription
Nathalie Amar : Alors que se déroule dans l’océan Indien la plus grande migration du monde animal – c’est très impressionnant – on en parle avec vous, Lucile Gimberg. Bonjour !
Lucile Gimberg : Bonjour.
Nathalie Amar : Donc, dans l’océan Indien, le long de la côte Est de l’Afrique du Sud, ce sont des millions de sardines qui remontent en ce moment le courant des Agulhas, des Aiguilles. Cela attire des dizaines de milliers de dauphins, de requins, des baleines et des centaines de milliers d’oiseaux.
Lucile Gimberg : Oui, on appelle ce phénomène naturel la « sardine run ». Ça se passe chaque année à l’arrivée de l’hiver austral, entre mai et juillet. Et je vous en parle ce matin parce qu’une expédition de l’Unesco et de la Fondation One Ocean reprend la mer pour aller filmer et photographier cette migration animale sans pareil.
[On entend le bruit de l’océan et des vagues] Imaginez la côte sauvage sud-africaine, abrupte, un océan rude, le bateau qui doit fendre la mer pour atteindre cette route migratoire.
Alexis Rosenfeld est photographe et explorateur. Il est l’un de ceux qui plongent au milieu de cette vie intense marine.
Alexis Rosenfeld : C’est le majestueux océan qui se révèle à nous avec ces baleines qui viennent engloutir, bouche ouverte, ces milliers de sardines. C’est les dauphins qui les chassent une à une. C’est les requins qui sont un peu moins délicats et qui essayent de les croquer plus ou moins bien. Et ces fous du Cap. Les fous du Cap qui sont des oiseaux-poissons, parce qu’on les voit plonger, mais en fait ils nagent sous l’eau avec leurs ailes, comme s’ils utilisaient leurs ailes comme des nageoires pour continuer à poursuivre les sardines.
Lucile Gimberg : Alors, des milliers d’oiseaux qui plongent tête la première pour les photographes qui sont sous la surface. C’est comme des centaines de grenades qui tombent : ça claque de toutes parts, me racontait Alexis Rosenfeld.
Autre anecdote assez incroyable : il est arrivé à certains de ses collègues plongeurs d’être avalés par une baleine qui les a recrachés vivants un peu plus loin.
Nathalie Amar : Il y a un extrait du film, hein, en préparation sur le site de RFI. Il faut absolument aller voir ça, Lucile ! Ces histoires émerveillent évidemment. Quel est le but de l’expédition ?
Lucile Gimberg : Alors, toutes ces photos, ces films tournés par les plongeurs ou à l’aide de drones, ce sont des données pour les scientifiques sur le comportement des mammifères marins, sur la transmission entre baleines adultes et jeunes baleineaux par exemple, sur l’entraide qui existe dans cette grande migration entre les différentes espèces. Il s’agit aussi de témoigner, de garder une trace de ce patrimoine commun et d’inciter à l’action. Car tous ces animaux sont en danger, en raison des activités humaines sur la côte et du réchauffement ou de la pollution de l’océan. Écoutez Fabienne Delfour. Elle est chercheuse à l’École Nationale Vétérinaire de Toulouse et spécialiste des cétacés. Elle travaille notamment à partir des images collectées par Alexis.
Fabienne Delfour : La science, on sait bien qu’elle va toucher un petit nombre de personnes. Donc, rendre cette information accessible, mais de manière enchantée – parce que c’est un véritable enchantement, hein, d’avoir cet accès-là – ça amène aussi des émotions et les émotions positives vont engendrer des actions pérennes de protection de l’environnement.
Lucile Gimberg : Alors, c’est peut être l’idée à retenir ce matin. Alors qu’une émotion négative entraîne des actions à court terme, une émotion positive suscite, elle, des engagements à long terme.
Nathalie Amar : L’émotion pour aider à protéger le vivant, pourquoi pas ? En tout cas, il faudra voir ce film : La Grande migration du vivant. Il sera diffusé dans un an à l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan, à Nice.
Merci Lucile.
Lucile Gimberg : Merci.
LEXIQUE
Le monde marin : l’océan Indien ; une côte ; un courant ; une sardine ; un dauphin ; un requin ; une baleine ; un oiseau (marin) ; la mer ; un bateau ; fendre la mer ; plonger ; engloutir ; chasser ; croquer ; un fou du Cap ; un oiseau-poisson ; nager ; une aile ; une nageoire ; la surface ; un mammifère marin ; un baleineau ; un cétacé.
La migration animale : un phénomène naturel ; l’hiver austral ; une route migratoire ; vivant/vivante ; un comportement ; une transmission ; l’entraide ; une espèce (animale) ; être en danger.
L’engagement scientifique et écologique : une expédition ; l’UNESCO [Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture] ; une fondation ; filmer ; photographier ; un/une photographe ; un explorateur/une exploratrice ; un plongeur/une plongeuse ; tourner (un film) ; un drone ; un/une scientifique ; témoigner ; garder une trace ; un patrimoine commun ; inciter à l’action ; le réchauffement ; la pollution ; un chercheur/une chercheuse ; une action pérenne ; la protection de l’environnement ; une action à court terme ; un engagement à long terme ; protéger le vivant.
Les émotions : sauvage ; rude ; intense ; majestueux/majestueuse ; délicat/délicate ; émerveiller ; enchanté/enchantée ; un enchantement ; une émotion positive ; une émotion négative.