Fdlm#453 – Mot des JO : Breaking
Mot des JO : Breaking
« Les mots des JO» du 22/05/2024 – Lucie Bouteloup
Télécharger le reportage audio et la transcription (.zip)
Les mots des JO, une chronique avec le soutien des ministères de la Culture, de l’Europe et des Affaires étrangères et des Sports.
La 33? Olympiade entre dans la danse, le breakdance. Pour la première fois de l’histoire olympique. 16 B-boys et 16 B-girls, entendez 16 danseurs et 16 danseuses, vont donc s’affronter devant le public des Jeux de Paris.
Après une apparition remarquée aux JO de la jeunesse de Buenos Aires en 2018, le breaking fait partie des quatre sports additionnels des compétitions. Alors j’ai demandé à Omar Remichi comment il accueillait cette
nouvelle. Il est danseur de break, mais aussi coach personnel de Dannis Civil, alias Dany Dann, qui va représenter la France dans cette discipline. « Très content, très très content puisque c’est une très belle reconnaissance. Aujourd’hui, c’est aussi une consécration de 40 ans de pratique. Dans les années 70, bah en fait, il y avait un groupe qui s’appelait New York Breakers, et leur rêve, à l’époque déjà, c’est d’arriver aux Jeux. Donc aujourd’hui, le breaking a prouvé qu’il y avait cette capacité de faire partie des Jeux, donc la performance est source de créativité, donc on est super content. »
Le breaking, qu’on appelle également breakdance ou break, est une discipline directement héritée de la culture américaine. Tout commence dans les années 70 à New York, dans le quartier du Bronx, un quartier populaire dans lequel vivent principalement des communautés Afro-Américaines et Portoricaines. C’est aussi le berceau de nombreux styles musicaux et c’est là notamment que va naître le mouvement hip hop. C’est DJ Kool Herc qui pose les premières pierres de cette nouvelle culture dans les fêtes de quartier. Il invente une nouvelle façon de faire de la musique à partir de boucles rythmiques extraites de vinyles, de funk, de soul et de discours. Eh bien, cette base
rythmique, c’est précisément ce qu’on appelle les break, comme le verbe « to break » en anglais qui veut dire casser. C’est aussi ce qui va donner le mot « breaking » pour désigner la danse. Et puis aussi « B-boy » qui est une abréviation de break boys pour parler des danseurs ou « B-girl » pour désigner les danseuses. La danse est acrobatique et elle alterne des passages debout et des passages au sol pendant lesquels les athlètes exécutent des figures appelées par exemple « footwork » ou « freezes ». Bref, vous l’aurez compris, tout un lexique en anglais difficilement compréhensible pour les non-initiés. Alors comment garder le Nord ? Eh bien, un collège de terminologie de la langue française et du sport a travaillé pour trouver des équivalents en français. Il propose, par exemple, que les danseurs de break ne s’affrontent plus dans des battles, mais lors de défis au sein d’un cercle plutôt que dans un cypher.
Pour la séquence dansée debout, préférez désormais la préparation au lieu de top rock. D’ailleurs, ce lexique, publié au Journal officiel en décembre 2022, propose également des équivalents français pour les autres nouvelles disciplines olympiques, comme par exemple le surf. Mais ça, c’est une autre histoire.