FDLM441 – Le succès des bouis-bouis
Reportage France – Le succès des bouis-bouis
Reportage France du 03/05/2022 : Le succès des bouis-bouis – Théo Renaudon
Pour aller plus loin, faites l’exercice sur RFI Savoirs :
https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-enseigner/societe/le-succes-des-bouis-bouis/1
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[bruits du restaurant]
Théo Renaudon : Ici, nous sommes au Mauritus Bazar. C’est un boui-boui mauricien. Et c’est le gendre du patron, Pervis, qui m’accueille.
Pervis : L’assiette, ici, ça coûte 5,50. On fait facile 50 couverts le midi.
Théo Renaudon : Et qu’est-ce qu’on mange ici ?
Pervis : Il y a pas mal de variétés de beignets. On fait aussi des crêpes mauriciennes. Les plats, ça change tous les jours.
Théo Renaudon : Et qui cuisine ?
Pervis : C’est le chef, monsieur Saaty.
Théo Renaudon : Sur tous les murs, des boites de conserve multicolores importées que l’on peut acheter. Au centre, quatre tables pour accueillir les clients et au fond de la salle, le buffet préparé depuis tôt ce matin par le patron.
Comment vous faites avec des plats aussi peu chers pour être rentable ?
Le patron : C’est la façon de travailler. Plus on travaille en petits prix, plus il y a de clientèle. En ce moment, la vie c’est très difficile mais il faut qu’on fasse le nécessaire pour que les clients soient contents.
[Dans le restaurant]
– Alors comment vous trouvez le plat ici, monsieur ?
– Très bien, c’est pour ça que je reviens, hein ? C’est simple ! Oui, ça va, c’est très bien.
Théo Renaudon : Ici, l’ambiance est bon-enfant. Dans la file d’attente, des hommes en costume, des travailleurs du bâtiment et des familles. On va aller les voir.
Un client : C’est très bon et c’est pas trop cher.
Théo Renaudon : C’est ça qui importe aussi, c’est le fait que ce ne soit pas très cher ?
Un client : Évidemment, oui, évidemment et en plus, ça se voit que c’est propre, c’est des produits de qualité.
Un autre client : C’est dans le panel des offres intéressantes pour manger bien et à un prix intéressant, c’est vrai.
Un autre client : Il y a des plats qui coûtent le double d’ici pour beaucoup moins de nourriture.
Théo Renaudon : À l’une des tables, Chloé Vasselin. Elle s’y connait très bien en bouisbouis parce qu’elle a écrit un guide sur ces restaurants parisiens.
Chloé Vasselin : Le modèle économique, c’est souvent une petite entreprise familiale. Ils vont maîtriser les coûts aussi bien du fait que, comme c’est la famille, il ne va pas forcément y avoir de salariés autres que la famille. C’est souvent une petite structure donc la surface va
être… allez 30, 40 mètres carrés. Ce qui fait que le loyer va être moindre. T puis, pour maîtriser un menu à moins de 15 euros, on va essayer aussi de maîtriser les coûts donc de servir une cuisine assez simple avec des produits de base et une cuisine fraîche. Donc quand il n’y en n’a plus, il faut revenir le lendemain.
[Dans le restaurant]
– Vous voulez la chauffer ou pas chauffée ?
– Non, non, non, pas chauffée.
L’image du boui-boui a évolué. Aujourd’hui, pour ma génération, il y a un côté attachant au boui-boui. C’est une sorte de valeur sûre. On sait qu’on va bien manger pour pas cher. C’est généreux, un boui-boui !
Théo Renaudon : Une générosité qui attire de plus en plus avec l’inflation. Ici, le gérant a vu sa clientèle augmenter d’environ 20% en un an.
Lexique
Le restaurant : une assiette ; un couvert ; un plat ; un chef/une cheffe ; une table ; une salle ; un buffet ; un client/une cliente ; une clientèle ; un menu.
La nourriture : un beignet ; une crêpe ; une boite de conserve ; un produit.
L’entreprise : un patron/une patronne ; un gérant/une gérante ; une structure ; un
salarié/une salariée.