« Pluma », et apprendre le français devient léger
Dans le contexte de crise actuelle liée à l’épidémie de coronavirus, votre revue a décidé de mettre chaque jour en ligne, depuis le 20 mars – journée de célébration de la francophonie – et tous les jours à midi, un article du « Français dans le monde » en libre accès. Aujourd’hui, l’article INITIATIVE de Zoé Hess, directrice de l’Alliance française de Denver (Colorado, États-Unis), fondatrice et rédactrice en chef du magazine Pluma. Un article à retrouver dans le numéro 422 de mars-avril 2019. Bonne lecture (et bon courage) à toutes et tous !
Magazine d’apprentissage du français conçu pour des élèves anglophones, Pluma a pour ambition de donner un plaisir de lecture en améliorant les compétences, mais aussi de faciliter le travail des enseignants en favorisant l’échange. Découverte d’une revue qui, aujourd’hui, en est à son 21e numéro.
Drôle de nom, Pluma ! Et pourtant, parmi toute une série de noms, il a plu immédiatement à notre entourage et aux élèves. C’est un mot latin et le symbole de la plume était tout à fait approprié. Il rappelle l’écriture ancienne, quand on trempait une plume dans l’encrier. L’image d’une plume légère évoque aussi la joie et la légèreté que l’on ressent lorsqu’on atteint l’objectif de parler aux autres dans une nouvelle langue.
Créer un magazine éducatif
Professeur de français depuis près de dix ans, j’enseigne à tous les âges et à tous les niveaux. Bien qu’il existe déjà beaucoup de bonnes ressources à utiliser avec les élèves, j’ai constaté qu’il y avait vraiment une pénurie de matériel prêt à l’emploi pour les élèves en niveau intermédiaire. Ils sont trop bons pour lire des textes de débutants, mais il leur manque le petit coup de pouce pour arriver à lire des textes écrits pour un public francophone : romans, magazines, journaux.
Comme beaucoup de professeurs, j’ai passé beaucoup de temps à écrire des textes et créer des exercices à utiliser en classe. Et puis, je me suis dit : « Pourquoi ne pas en faire profiter d’autres personnes et créer une petite communauté ? » Le moment était venu de présenter une nouvelle plateforme d’apprentissage pour rendre l’enseignement du français plus simple, plus moderne et plus agréable pour les apprenants.
Pour alléger la préparation des enseignants, Pluma propose toute une partie exclusivement pour les professeurs qui souhaitent utiliser le magazine en cours. Pour chaque article, la préparation comprend quatre parties : des questions à poser aux élèves pour ouvrir la discussion ; des informations supplémentaires à partager avec la classe ; des annexes à partager avec la classe (photos, documents, cartes, etc.) ; des idées de devoirs écrits.
En version papier et numérique
Bien que Pluma n’aborde pas des sujets d’actualité, j’aime bien le format d’un journal ou d’un magazine avec des articles à lire sur des sujets variés, de culture générale. C’est une surprise agréable de recevoir son magazine chaque mois, que ce soit en version numérique ou imprimée.
Les articles et les exercices numériques sont pratiques et peuvent être facilement répétés plusieurs fois. Cependant, une copie papier permet à l’élève d’écrire, de prendre des notes. Il y a quelque chose d’unique par rapport au papier et nous avons constaté que la plupart des abonnés préfèrent également recevoir un magazine imprimé à la maison. L’inconvénient avec le choix du papier, c’est que le magazine ne peut pas être mis à disposition hors des États-Unis. Mais tous les abonnés ont accès à la plateforme numérique. On peut lire les articles depuis son ordinateur, sa tablette ou son téléphone. La partie numérique est indispensable pour s’entraîner à la compréhension orale ou à la prononciation. Les apprenants peuvent cliquer sur le bouton audio situé en haut de chaque page. Tous nos articles sont lus lentement. Les exercices et leurs réponses sont téléchargeables en ligne. Notre graphiste, qui est aussi l’administrateur du site Internet, a rendu la version numérique tellement agréable à lire qu’il se pourrait bien que l’on passe à l’avenir au tout numérique.
Bien choisir les sujets
Pour choisir les sujets, il suffit de prêter attention à ce que les enseignants et les étudiants veulent apprendre et écouter les conversations des gens. Certaines émissions télévisées et radiophoniques sont aussi des sources d’inspiration : ç’a été le cas pour Montesquieu, découvert en regardant une émission culturelle sur TV5Monde. C’est un auteur du XVIIIe siècle dont on a étudié vie au lycée mais dont on a une connaissance limitée : une occasion toute trouvée de faire des recherches et d’écrire sur lui. Ce qui est formidable, c’est qu’on apprend soi-même énormément pendant la rédaction des articles.
Parfois, ce sont mes élèves qui développent les idées de sujets. Ils préparent un exposé oral devant les autres étudiants de la classe. On corrige ensemble, on étoffe en ajoutant des détails et un article prend naissance. Les articles sont toujours une excellente source de discussion. Et l’article est ensuite publié sous le nom de l’élève, ce qui est pour eux une source de fierté et de grande motivation.
Bien sûr, certains sujets s’harmonisent avec les saisons, les évènements annuels, etc. Nous encourageons également nos abonnés à soumettre des articles ou des histoires de leur propre vie susceptibles de figurer dans le magazine.
Des articles de niveau intermédiaire
Depuis janvier, chaque article porte explicitement la référence du CECR correspondant à son niveau, entre A1 et B2. Pour cela, il convient d’écrire des phrases courtes et d’éviter les structures grammaticales chargées, avec trop de pronoms relatifs et de phrases subordonnées. Pour les temps du passé, on utilise bien entendu le passé composé et l’imparfait, et quelques fois le plus-que-parfait. Le passé simple n’est utilisé que s’il est vraiment nécessaire. Cela n’est arrivé qu’une fois sur les six numéros parus.
Pour les leçons de grammaire, il y a plusieurs niveaux : on a présenté des sujets assez simples tels que le futur proche, qui est une révision pour la plupart des lecteurs. Et puis, on a abordé les sujets un peu plus difficiles comme le subjonctif présent en novembre et le subjonctif passé dans le numéro du mois de décembre.
Un des objectifs de Pluma est aussi d’enrichir le vocabulaire de nos élèves. Il est souhaitable que les lecteurs ne passent pas leur temps à chercher la signification des mots au dictionnaire. C’est pourquoi des mots en gras dans le texte, qui sont jugés plus difficiles à comprendre, sont repris dans un dictionnaire en fin d’article avec leur équivalent en anglais. Il y a également un système de symboles pour signaler les faux amis, les antonymes et les synonymes (par rapport à l’anglais). Chaque article contient par exemple des exercices où relier des synonyme ou des antonymes, associer des mots aux définitions, etc. Les exercices de vrai/faux et les questions en fin d’article aident à mémoriser le lexique et vérifier la compréhension de l’élève. Dans certains numéros, il y a des exercices liés à un point grammatical : par exemple, retrouver l’infinitif des verbes.
Pour en savoir plus :
www.pluma-mag.com
info@pluma-mag.com