Fdlm 421 – Poésie : Écouter Paris avec Jacques Roubaud : Le Pont Mirabeau (2’30’’)
Poésie : Écouter Paris avec Jacques Roubaud : Le Pont Mirabeau (RFI – Écouter le monde, 16 mars 2014, Monica Fantini)
On entend des chants d’oiseaux, un bruit de clavecin, une cloche d’église, des enfants qui jouent à « 1,2, 3 soleil » , une sonnette de vélo et une voix annoncer «Écouter Paris »
Monica Fantini :
Il compose ses poèmes en marchant, le plus souvent à Paris. Pas de stylo ni de carnet de notes dans sa poche car la poésie est un art de mémoire.
Venez avec le poète Jacques Roubaud. On va Pont Mirabeau.
Jacques Roubaud :
Pont Mirabeau. Je cite la deuxième strophe du poème d’Apollinaire :
« Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse. »
On entend une loche d’église, le bruit de l’eau qui coule, des chants d’oiseaux et d’oiseaux qui s’envolent, des enfants qui parlent.
Quand on a 18 ans et que le temps est beau
Avec son amoureuse
On va Pont Mirabeau
Le ciel a pris du bleu les oiseaux leur pipeau
Une mélodie à la guitare classique accompagne le poème.
Tombe le soir le fleuve traine
Regarde en bas c’est la Seine
On entend des bruits d’oiseaux qui s’envolent, de voitures qui passent, de gens qui parlent et rient, de la musique de cirque.
Margret est allemande on visite Paris
La tour Eiffel l’agace
Le Sacré-Cœur aussi
Son de cloche
Je pense à Mirabeau et nous voilà partis
Mélodie à la guitare
Tombe le soir le fleuve traine
Regarde en bas c’est la Seine
Nous sommes face à face et nos mains font le pont
La Seine est bien dessous
Mais l’eau point ne voyons
Tant la pierre est opaque quelle déception
Mélodie à la guitare
Tombe le soir le fleuve traine
Regarde en bas c’est la Seine
Nous revenons penauds le fleuve est gris lent, pâle,
Margret est silencieuse
Le silence s’étale
Les histoires d’amour souvent finissent mal
Mélodie à la guitare
Tombe le soir le fleuve traine
Regarde en bas c’est la Seine
Mélodie à la guitare