Fdlm 412 – Politique : Emmanuel Macron, nouveau président de la République (3’33’’)
Une longue, très longue marche solennelle, rythmée par l’Hymne à la joie devant la pyramide du Louvre dans la cour Napoléon. C’est de cette manière que le nouveau président de la République française Emmanuel Macron a choisi de fêter sa victoire, et Benjamin de Haut était dans la foule pour assister au discours.
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TRANSCRIPTION
Benjamin de Haut – Emmanuel Macron est le nouveau président de la République française / il succède à François Hollande après l’avoir largement emporté face à Marine Le Pen / la candidate d’extrême droite / et quelques heures après avoir gagné Emmanuel Macron fête sa victoire à côté de la pyramide du Louvre / il arrive sur l’air de l’Hymne à la joie / l’hymne européen / la foule se fige et le regarde traverser seul la cour du Louvre / la démarche est lente / derrière lui la pyramide / à sa droite la statue équestre de Louis XIV / face à l’Arc de Triomphe qui célèbre la victoire d’Austerlitz / le président est venu dire merci – Emmanuel Macron – Merci à vous / tout le monde nous disait que c’était impossible / mais ils ne connaissaient pas la France / je veux aussi ce soir avoir un mot pour les Français qui ont voté pour moi sans avoir nos idées / je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing / je serai fidèle à cet engagement pris / je protégerai la République – B. de H. – La voix est plus grave que d’habitude / la foule compacte a suivi la traversée de Paris depuis son quartier général de campagne dans le quinzième arrondissement / pas un bruit après trois heures d’attente / tout le monde écoute dans un silence presque religieux – E. M. – Ce lieu dans lequel nous nous retrouvons dit cela / il est parcouru par notre histoire / de l’Ancien Régime à la Libération de Paris / de la Révolution française à l’audace de cette pyramide / c’est le lieu de tous les Français / de toutes les Françaises / ce lieu / c’est celui de la France que le monde regarde / car ce soir / c’est l’Europe / c’est le monde qui nous regardent – B. de H. – Le nouveau président de la République se projette dans l’avenir et les spectateurs sont émus – J’ai une petite fille qui est avec moi aujourd’hui / elle a 8 ans / je tenais à l’amener aujourd’hui ici parce que j’estime que c’est un grand moment / et elle dira dans plusieurs années qu’elle y était / à cette grande / à ce grand rassemblement / de joie / de bonheur / d’espoir / de lumière / de / d’intelligence / je suis rassuré / c’est / c’est la France / c’est les valeurs de la France qui s’expriment aujourd’hui / qui sont universelles – B. de H. – Ils entament la Marseillaise ensemble – « Aux armes citoyens / Formez vos bataillons / Marchons / Marchons / Qu’un sang impur / abreuve nos sillons » – B. de H. – Dans la foule surtout des jeunes / qui dansent et agitent les 20 000 drapeaux tricolores / l’ambiance est festive et les personnes présentes ont envie d’y croire – J’ai espoir / c’est la première fois qu’on a un président si jeune / qui sort du sérail de la politique – Il a beaucoup de choses à faire / il y a beaucoup d’oubliés / dans les campagnes / dans les quartiers / ça a beaucoup divisé / je pense qu’il est important d’arriver à fédérer / d’arriver à apporter quelque chose qui justement englobe toutes les strates de la société française / par exemple les gens des banlieues / etc. / et qui sont là / ça fait plaisir à voir / de montrer ce visage-là / jeunes / vieux / toutes les religions / toutes les origines / et c’est le message qu’on veut envoyer / parce que c’est la France qu’on aime / c’est celle qui nous plaît – B. de H. – L’ambiance est euphorique / mais les supporters d’Emmanuel Macron sont conscients que le plus dur commence / le chef de l’État a promis de réformer la France / il a cinq ans pour le faire.
LEXIQUE
L’Hymne à la joie : poème de Schiller, surtout connu comme final du dernier mouvement de la 9e Symphonie de Beethoven, choisi comme hymne officiel de l’Union européenne.
Blanc-seing : à l’origine, feuille blanche sur laquelle on appose sa signature, donnant toute liberté à celui à qui on la donne de la remplir à sa guise ; par extension, donner un blanc-seing à quelqu’un, c’est le laisser libre de prendre des décisions ou d’agir comme il l’entend ; c’est comme lui signer un chèque en blanc.
Les quartiers : raccourci tendant à regrouper sous un même vocable l’ensemble des quartiers dits « sensibles » de certaines villes ou de certaines banlieues des grandes villes, identifiés comme tels par les pouvoir publics, où vivent des populations généralement défavorisées, notamment d’origine immigrée.