Fdlm 407 – Patrimoine : le nouveau musée Rodin (2’53’’)
Après presque trois ans de travaux, le musée Rodin à Paris a rouvert ses portes. Également connu sous le nom d’hôtel Biron, ce magnifique hôtel particulier datant du XVIIIe siècle a subi une restauration de fond, avec de nouvelles salles, davantage d’œuvres exposées et surtout une refonte complète du parcours muséographique pour le visiteur que l’on guide à travers la genèse du travail de l’artiste. Une scénographie rénovée, avec dix-huit salles sur 1 000 m2, qui jette une lumière remarquable sur l’œuvre du sculpteur. Parcours avec Isabel Pasquier.
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TRANSCRIPTION
Isabel Pasquier – C’est la matière / la terre cuite / le plâtre pétri sublimé par Rodin que l’on voit au plus près dans ce musée qui a complètement changé de visage / finies les tentures roses et blanches qui faisaient disparaître les marbres / dans cet hôtel particulier « Le Baiser » semble flotter dans la pure grâce / sauf qu’il pèse quand même deux tonnes et demie et qu’il a fallu renforcer le plancher / mais surtout sans bavardage autour des sculptures / c’est Rodin à l’œuvre que l’on nous montre / ses assemblages / ses agrandissements / ses fragmentations inspirés de l’Antiquité / devant « La Porte de l’Enfer » la directrice du musée / Catherine Chevillot / est au paradis – C. Ch. – Il y a des facettes très différentes de Rodin / par exemple le / le lien de Rodin avec l’Antiquité / la relation entre Rodin et ses contemporains à travers sa collection de peintures / il s’agit de Van Gogh / il s’agit de Monet / mais aussi des / des peintres tout à fait intéressants / moins connus comme John Sargent / qui est un grand peintre anglo-américain / et puis l’autre aspect / c’est un Rodin plus complet avec non seulement des marbres et des bronzes que les gens connaissent tout de même pas mal / mais aussi beaucoup de plâtres et de terres cuites / parce que le plâtre est vraiment avec la terre le grand matériau de la création de Rodin / c’étaient des œuvres qui pour la plupart étaient dans les réserves et qui ont pour beaucoup été restaurées pour la réouverture / nous avions auparavant 450 œuvres dans l’hôtel / et nous allons maintenant en présenter 650 / il s’agit vraiment de montrer la généalogie des grands chefs-d’œuvre que l’on connaît / par exemple pour « Balzac » / ce « Balzac » que tout le monde peut voir au croisement du boulevard Montparnasse et du boulevard Raspail / et dont nous avons aussi un bronze dans les jardins / eh bien dans la salle des « Balzac » on va découvrir les toutes premières esquisses qui sont deux-trois petites boules de terre avec deux trous pour les yeux / et puis ensuite toutes les recherches de Rodin / un Balzac en redingote / un Balzac entièrement nu / la robe de chambre de Balzac que Rodin s’était fait refaire et qu’il a moulée en plâtre / donc c’est toute cette expérimentation en train de se faire que le visiteur va pouvoir trouver – I. P. – Comment il a vécu ici / dans cet hôtel particulier – C. Ch. – Cet hôtel lui servait surtout de lieu de présentation / c’était ce qu’on appellerait aujourd’hui pour un artiste un show-room / il n’a pas vécu dans l’hôtel / il n’a pas travaillé dans l’hôtel / mais il présentait ses collections à ses clients / à ses mécènes / à ses modèles mondains / et ces dames / notamment les dames anglaises qui voulaient un portrait fait par lui / il recevait les journalistes aussi / par contre les artistes / il les recevait à Meudon / et c’est de cette manière qu’il en est venu à penser à l’hôtel Biron comme son futur musée / puisque les / les œuvres étaient déjà installées il voulait que ça devienne un lieu de transmission de l’ensemble de sa production – I. P. – Et dans un petit salon le fauteuil de Rodin / le paravent pour ses modèles mondains / de belles Anglaises qui voulaient conjurer le temps grâce aux marques et au regard du sculpteur.