Fdlm 391 – Littérature : le prix Goncourt des lycéens attribué à Sorj Chalandon (2’24’’)
Le prix Goncourt des lycéens a été attribué cette année à l’écrivain et journaliste Sorj Chalandon pour Le quatrième mur, l’histoire d’un metteur en scène qui rêve de monter la pièce Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth, en pleine guerre du Liban, au beau milieu des combats, avec l’espoir vain et totalement utopique d’instaurer un moment de répit, une trêve, entre les belligérants. Reportage de Benjamin Dehaut.
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TRANSCRIPTION
Benjamin Dehaut – L’écrivain et journaliste Sorj Chalandon vient de recevoir le 26e prix Goncourt des lycéens pour Le quatrième mur publié chez Grasset / un récit sur la tentative d’un homme / un metteur en scène / qui essaie de monter la pièce de théâtre Antigone à Beyrouth en pleine guerre du Liban / écrivain mais aussi journaliste depuis plus de trente ans Sorj Chalandon est né en 1952 / ce livre / c’est d’abord l’histoire d’un titre / Le quatrième mur – S. Ch. – En théâtre / c’est le mur invisible qui sépare le premier rang du public et les acteurs / donc les acteurs s’imaginent un mur invisible pour se protéger / pour protéger leurs personnages / pour protéger leur pièce de théâtre / pour pas vous savez / il y a / il y a toujours des rires ou il y a toujours des grincements de sièges / et ce quatrième mur protège – B. D. – Le roman se déroule pendant les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth en 1982 – S. Ch. – Samuel est un metteur en scène de théâtre et Georges est un petit metteur en scène de théâtre de rue / il est français / Samuel est grec / Georges fait du théâtre dans les maisons de jeunes / fait du théâtre dans les usines occupées en Grèce / et l’idée que Samuel et que Georges ont ensemble / c’est de jouer une pièce de théâtre / Antigone de Jean Anouilh / à Beyrouth / sur la ligne de front / en 1982 / chaque camp qui a l’autre camp dans la ligne de mire de son arme / on va leur prélever une fille / un garçon / on va en faire des acteurs / et le temps / juste le temps d’une représentation / on va faire en sorte que les fusils se baissent – B. D. – C’est un jury de deux mille lycéens qui a choisi de récompenser Le quatrième mur / tous ont eu deux mois pour se plonger dans quatorze romans / Blandine étudie à Nantes – Bl. –Moi / j’ai eu peur que ce soit un / un livre qui soit basé que sur l’histoire / et en fait en suivant ce bouquin on se rend compte qu’il a vraiment réussi à romancer en fait des faits historiques qui sont quand même durs / le vocabulaire / c’est même pas un obstacle parce qu’il emploie quand même un vocabulaire très cru / c’est vrai qu’il / qu’il prend aux tripes comme livre / on avait employé le / le terme ode à la fraternité / c’était un message de paix / quand après / après quand on lit vraiment le roman / il est violent / il est dur / mais / moi / je trouve que ce message de paix prend le dessus – B. D. – Et pour l’auteur c’est un honneur d’avoir été désigné par de jeunes lecteurs – S. Ch. – Ce que les lycéens ont aimé / c’est d’abord / c’est un homme qui va jusqu’au bout / c’est un homme qui a une idée / monter cette pièce / c’est une folie absolue / et il va aller jusqu’au bout pour essayer de la monter avec ces jeunes combattants / et ce qu’ils aiment / c’est la folie de cet homme qui va résister jusqu’au bout pour son projet / ils aiment Antigone aussi / bien sûr / parce qu’Antigone / c’est la petite résistante / il y a des lycéennes qui m’ont demandé / quand je leur demandais / quel est votre prénom / pour signer le livre / elles me regardaient tout droit et elles disaient / Antigone / ce qui était pas vrai / mais elles voulaient que ce soit Antigone.
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