Audio – Culture : le Printemps des poètes (2’30’’)
La poésie a sa quinzaine. Chaque année, au printemps, la poésie est partout présente : on peut assister à des lectures publiques, participer à des ateliers d’écriture poétique, rencontrer des poètes. Mais ce qui compte avant tout pour les amateurs de rythmes et d’images, ce sont les poèmes qui accompagnent et éclairent leur vie, ces bribes qui leur reviennent presque insensiblement, ces vers appris et récités il y a parfois longtemps et qui restent à jamais fixés dans les mémoires. Confidences recueillies par Benjamin Dehaut.
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TRANSCRIPTION
Benjamin Dehaut – Pendant près de 15 jours chaque année au mois de mars / musées / associations / bibliothèques rendent hommage à la poésie / ça s’appelle le Printemps des poètes / et dans les transports en commun / en sous-sol ou au grand air / la poésie envahit tout l’espace public à la rencontre des passants et des touristes / avec des activités / des expositions ou des conférences / et les Français ne boudent pas leur plaisir / Annie a fait de la poésie un rempart contre les contrariétés de la vie de tous les jours – A. – Ça permet de survivre / c’est comme un médicament / vous pouvez par exemple être très mal dans votre peau et vous souvenir de vers qui vont venir comme ça / par exemple il fait du vent / le vent vous gêne / vous vous souvenez de / « Le vent tourbillonnant, qui rabat les volets, / Là-bas tord la forêt comme une chevelure. / Des troncs entrechoqués monte un puissant murmure / Pareil au bruit des mers, rouleuses de galets. » / ça vous fait un rythme qui est bon pour la santé / c’est comme une respiration yoga – B. D. – Pour Denise et Adélaïde / ce sont des souvenirs d’enfance qui ressurgissent / mais aussi la crainte que toute forme de poésie ne disparaisse dans l’avenir – D. et A. – La poésie devrait être l’art total / on l’a totalement oublié ces derniers temps / mais les grands lettrés des siècles précédents étaient des poètes / admirateurs de la poésie et mettaient la poésie au premier rang de leurs choix / et je pense à Hugo parce que c’est ce qu’on a le plus étudié à l’école / je pense à Waterloo bien évidemment / « Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! / Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine, / Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons, / La pâle mort… » / dans les / les programmes des dernières décennies à l’Éducation nationale on a supprimé la poésie parce que on considérait que les enfants ne comprenaient pas ce qu’ils récitaient / c’est une erreur mais grossière / l’enfant se fait son image / même s’il a / il a du mal à mémoriser les mots / quand on retrouve quarante ans après un livre de poésies / il y a une impression de plaisir extraordinaire / alors évidemment on peut pas parler de poésie sans parler de Prévert / l’escargot qui s’en allait à l’enterrement d’une feuille morte ou le contraire / la feuille morte qui s’en allait à l’enterrement / je sais plus / enfin une histoire comme ça – B. D. – Enfin Henri n’était pas le meilleur élève de sa classe quand il était jeune / mais un ou deux poèmes l’ont marqué à jamais – H. – « Nuages / nuages » / ça / c’est poétique / lire de la poésie amène à la transmission d’une émotion / La Ballade des pendus de Villon / « Frères humains, qui après nous vivez, / N’ayez contre nous les cœurs endurcis, / Car, si pitié de nous pauvres avez, / Dieu en aura plus tôt de nous merci. »
LEXIQUE
« Le vent tourbillonnant… » : Automne d’Albert Samain, premier quatrain.
« Waterloo ! Waterloo ! morne plaine ! … » : quelques vers extraits du poème L’Expiation, du recueil Les Châtiments.
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