Audio – Élection présidentielle : la course aux parrainages (1’52’’)
Comme l’exige la Constitution, pour participer à l’élection présidentielle, chaque candidat doit obtenir 500 signatures d’élus : maires, députés, sénateurs, parlementaires européens, conseillers régionaux et généraux, etc., l’objectif étant d’éliminer les candidatures marginales ou fantaisistes. Ils sont 42 000, dont plus de 36 000 maires, à pouvoir accorder ce parrainage, selon un processus fixé par la loi, mais les « petits » candidats éprouvent pourtant souvent beaucoup de difficultés à les convaincre. De plus en plus, les élus, les maires notamment, se sentent harcelés par les prétendants qui défilent toute la journée chez eux et préfèrent ne donner de signature à personne. Reportage : Benjamin Dehaut.
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TRANSCRIPTION
Benjamin Dehaut – La règle est la même pour tout le monde / pour participer à l’élection présidentielle un candidat doit récolter 500 parrainages / ces parrainages / ce sont des signatures d’élus / notamment des maires de France / ils sont environ 42 000 aujourd’hui à pouvoir signer ces promesses de signature / mais de plus en plus de petits candidats se plaignent des difficultés à obtenir les signatures / nous sommes à Vendôme sur les chemins de Compostelle / la ville a un joli cours d’eau et une maire / socialiste / Catherine Lockart / qui tient à tous les candidats qui défilent dans son bureau le même discours / l’élue a déjà donné son parrainage au candidat du parti socialiste et favori de l’élection présidentielle / François Hollande – C. L. – Je pense que les militants et les habitants auraient du mal à comprendre qu’effectivement je fasse autrement que d’accorder ma voix au candidat socialiste / François Hollande / ce que j’ai fait / ah ben les demandes / tout le monde en envoie / chaque candidat envoie un bulletin d’adhésion / donc je les ai collectionnés – B. D. – À 4 kilomètres de là se trouve la ville d’Areines et ses 500 habitants / à la mairie tous les prétendants qui viennent chercher des signatures sont reçus sèchement par le maire sans étiquette / Jean-Pierre Dorsemaine – J.-P. D. – Je vous ai dit au téléphone que j’ai décidé de n’accorder aucune signature / allez en choisir un autre / au téléphone je m’étais exprimé aussi clairement que je le fais là / je trouve que c’est une forme de pression / même à mon domicile des appels / qu’on laisse à chacun son libre-arbitre – B. D. – Agacé par les coups de téléphone et les pressions en tout genre le maire de Coulommiers-la-Tour / Albert-Jacques Esnault / craint surtout la colère des habitants s’il choisit de soutenir un candidat qu’ils n’apprécient pas – A.-J. E. – Dans une petite commune / vous savez / tout le monde se connaît / tout le monde se regarde / s’épie / si vous donnez votre position politique / il y en a qui vous feront des petites remarques – B. D. – Et plusieurs petits candidats ont déjà jeté l’éponge ou choisi de rallier l’un des favoris / pour obtenir leurs signatures / ils ont jusqu’au 16 mars / après cette date il sera trop tard pour participer à l’élection présidentielle.
LEXIQUE
Petits candidats : candidats dont on sait (qui savent eux-mêmes généralement) qu’ils n’obtiendront qu’un faible nombre de voix, mais qui souhaitent cependant se faire entendre des électeurs, faire connaître leurs idées, se faire connaître ; le plus souvent, il s’agit de représentants de petits partis politiques ou de courants minoritaires de grands partis.
Sans étiquette : ne se réclamant d’aucun parti politique existant.
Jeter l’éponge : renoncer, abandonner ; l’expression trouve son origine dans le domaine de la boxe.
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