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Comment dynamiser un cours de deux heures avec des enfants ?

Posté le par le français dans le monde

Deux heures, c’est long ! Telle était la réflexion que je me faisais souvent, avant, pendant mon cours de français précoce du vendredi. De dix-huit heures à vingt heures en plus ! Je vous laisse imaginer l’état dans lequel nous étions, mes élèves et moi, après une semaine complète de cours et d’activités diverses. Dans ces conditions, l’exploitation du manuel de classe pendant deux heures devenait vite lassante et l’attention de mes chers enfants déclinait au fur et à mesure que le temps passait. Il fallait trouver une solution !

C’est sur ce constat que notre équipe pédagogique a décidé d’instaurer des ateliers hebdomadaires sur l’année scolaire. L’atelier hebdomadaire : est un espace dans lequel nous faisons une simulation globale pour faire vivre une expérience aux enfants. Chaque semaine, les deux heures de cours s’organisent donc ainsi : chaque groupe consacre une heure de cours à l’exploitation de son manuel tandis que, pendant la deuxième heure, on exploite la fiche pédagogique de l’atelier de la semaine. La fiche est commune à tous les groupes, mais notre structure accueillant des enfants de 5 à 11 ans le vendredi, les activités qui y sont proposées peuvent être différentes en fonction de l’âge des enfants. Le niveau de base est un A1.

La fréquence choisie pour proposer à sa classe un atelier peut varier, mais je pense qu’il faut établir une certaine régularité pour créer une attente chez les enfants. Si nous sommes plusieurs professeurs à travailler sur ce projet, (dans l’absolu, c’est la situation idéale), l’un d’entre nous se charge chaque semaine de créer la fiche et de fournir, éventuellement, le matériel nécessaire à la mise en place de l’atelier.

Ce type de projet est également intéressant quand on se retrouve sans manuel à exploiter avec notre classe.

 La clé de la réussite: un bon fil conducteur.

 Pour mener à bien ces ateliers, il est indispensable de choisir un fil conducteur qui nous guidera dans le choix des thèmes de chaque séance mais qui sera aussi un repère pour les enfants. Prenons un exemple concret: « Á la découverte des régions françaises ». Comment choisir les régions à visiter ? Pour d’une part ne pas se trouver à court de régions et d’autre part pouvoir prendre notre temps, nous resterons dans la même région pendant deux séances d’une heure, pour chacune desquelles sera préparée une fiche pédagogique détaillée. Basons-nous ensuite sur les incontournables du calendrier (saisons, fêtes) pour organiser notre itinéraire, c’est la façon la plus simple de commencer. La Bourgogne nous invitera ainsi à une balade en forêt à l’automne pour y découvrir les petits animaux des bois tandis que les Alpes nous accueilleront en hiver pour que nous puissions parler des vêtements que nous portons pendant cette saison et un petit tour en Bretagne s’imposera bien sûr, début février, pour la Chandeleur. Et ainsi de suite. Le reste vient (presque !) tout seul. Une fois l’itinéraire établi pour toute l’année scolaire, on se répartit les régions au sein de l’équipe de professeurs et au travail !

La prévision d’un calendrier de travail est, bien sûr, indispensable. Il est effectivement nécessaire de bien mûrir la préparation des fiches. Cela évite aussi les moments de panique de dernière minute parce que trouver, par exemple, 50 barquettes en polystyrène en une semaine, cela relève de l’impossible ! Cela sent le vécu, n’est-ce pas ? 

 Présentation du projet aux enfants.

 Dans le cas de notre exemple, la fiche du premier atelier sera logiquement consacrée à l’explication de la simulation globale aux enfants et permettra de mettre en place le « voyage » qui nous occupera pendant toute l’année scolaire. La fabrication d’une carte d’identité simple avec les informations : nom, prénom et nationalité ainsi qu’une carte de France pour chaque enfant servant à tracer l’itinéraire à chaque changement de région, seront un bon moyen pour faire entrer les enfants dans le projet. Le premier trajet reliera bien sûr la ville où les enfants habitent et la première région française visitée pour qu’ils prennent bien conscience de la dimension géographique. Vous pourrez constater que leur curiosité les poussera à demander, presque systématiquement, au début de l’heure consacrée à l’atelier, quelle région nous irons visiter pendant la séance. Il faut donc porter un soin tout particulier à cette première séance puisque c’est celle qui va réveiller l’intérêt de vos élèves pour le projet.

 Dans mon prochain billet, je vous présenterai un exemple de préparation d’atelier pour ce même fil conducteur.

Et vous, en l’absence de méthode ou pour dynamiser un cours, avez-vous mis en place une simulation globale ?

Albanie Audrain, enseignante à l’Alliance Française de Valladolid.

 

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