Et le rideau tomba!
Nous y sommes ! Premier jour de cours avec mes nouveaux élèves ! Comme d’habitude une multitude de sentiments et de questions se bousculent dans ma tête. Aux traditionnelles interrogations « Comment sont mes élèves ? », « Quel est leur niveau ? » ou « Vont-ils m’apprécier ? », s’ajoute la non moins importante « Comment est notre salle de classe ? ».
Après avoir fait brièvement connaissance avec les enfants, je me dirige avec eux vers la salle de classe qui nous a été attribuée. J’ouvre fébrilement la porte et là, je découvre le théâtre de nos futures aventures ! « Oh là là !! », « C’est pas possible ! » et autre « Mais c’est pas vrai ! » sont les premiers mots qui me viennent à l’esprit. Mon regard passe alors des minuscules chaises à mes élèves, de mes élèves à des rangées de bureaux manifestement trop petits pour eux. Nous sommes à l’évidence dans une salle de classe pour enfants de 4, 5 ans, alors que mes élèves en ont 8 ou 9 et ont déjà un pied dans la cour des grands. Mais ce n’est pas le moment de se morfondre ou de baisser les bras. Il faut réagir et vite…
Premier réflexe, je demande immédiatement aux enfants de regrouper leurs tables de telle sorte que nous puissions tous nous voir. Je tente ensuite d’imaginer comment disposer les différents « postes de travail » (coin bibliothèque, travaux manuels..) qu’il nous faudra aménager ultérieurement. Enfin, j’identifie les espaces d’affichage où nous pourrons exposer les productions des élèves.
Ces éléments et bien d’autres contribuent à créer un lieu d’apprentissage adapté, en dépit de conditions matérielles trop souvent inappropriées à notre public spécifique. Il en va de la qualité de notre travail et j’ose le dire de notre année scolaire en compagnie de nos chères têtes blondes (qui dans mon cas virent plutôt sur le brun !). Car nous le savons tous, comme au théâtre, le décor est aussi important que les acteurs, l’histoire ou la mise en scène. Nous avons conscience qu’un bon aménagement physique de la salle de classe sécurise et stimule les enfants, cimente et dynamise le groupe, augmente leur bien-être, en un mot : favorise leurs apprentissages.
Ceci n’est pas seulement mon histoire, je suis persuadé que cela pourrait être ou a été la vôtre. Que ce soit une salle de classe trop vaste pour notre groupe d’élèves, que le mobilier soit prévu pour accueillir des adultes et non des enfants, nous avons tous dû faire face un jour à ce type de situation ! Et répondre à cette question : Comment aménager nos salles de classe et comment peut-on adapter au mieux des conditions à priori défavorables, pour inventer un espace de vie propice à l’enseignement ? C’est ce que nous verrons plus en détail dans mon prochain billet.
En attendant, n’hésitez pas à nous faire part de vos expériences, vos idées et vos trouvailles en la matière !
Julian Fualdes, enseignant à l’Alliance française de Madrid
Vincent
J’imagine tout à fait la situation pour l’avoir vécue! Pour ma part, c’était l’inverse! J’ai découvert ma première année une salle dans une école extérieure avec une grande table pour des enfants de plus de 6 ans alors que j’avais derrière mon dos 11 chérubins de 3/5 ans. Les premiers cours ont été un désastre, un grand bazar.
Ma collègue avec qui je travaillais en binôme a eu la merveilleuse idée de changer la distribution de la salle. Par chance, la grande table s’avérait être deux tables et il y avait deux autres petites tables cachées, nous avons donc créé un espace de quatre tables ce qui a pas mal canalisé l’attention des petits et évidemment nous mettions les plus petits sur les petites tables et les dernières années de maternelle sur les grandes…
Pressé de voir ton prochain billet pour voir quelles sont les solutions que tu as trouvées!
Dany
Je me retrouve dans cet article,c’est vrai que l’enseignant joue un rôle devant ses élèves, il est là devant eux comme au théâtre. Alors tout doit être au point dans la mise en place, le décor.
Ainsi, on prévoit bien à l’avance, on soigne l’organisation, la mise en place.
Mais au fur et à mesure, on va ajuster, modifier, car il faut sans cesse s’adapter et c’est là toute la difficulté et la richesse du métier.