Carrières dans le FLE : « oui au dopage »!
Dans une bibliothèque, la couverture d’un livre sur laquelle figurait une boite cylindrique remplie d’étranges comprimés orange a attiré mon attention. Sans aucun doute s’agissait-il de ces pilules miracles qui font virevolter les coureurs du Tour sur les pentes des Alpes. Titre de l’ouvrage : « Doper sa carrière d’enseignant ». Je survole la préface afin de découvrir la nature exacte de ces pilules: accompagner les professeurs de l’Education Nationale en dressant un « panorama des possibilités d’activités d’évolution et de reconversion ». Intéressant voire rassurant quand je découvre, sur la même étagère, d’autres titres rivalisant, eux, de pessimisme : « Enseignant : le métier impossible» ; « Profs : comment ne pas craquer » ; « Le malaise de l’éducation »… Je ressors de la bibliothèque conscient de la chance que nous, profs de FLE, avons de travailler aux côtés de publics captifs et motivés.
Même si le monde du FLE souffre de précarité, certains propos publiés sur les forums de discussion de profs de FLE me paraissent trop alarmistes. Après avoir partagé avec des collègues nos expériences dans différentes institutions en France et à l’étranger, je constate que les opportunités d’évolution et de mobilité qu’offre le FLE restent nombreuses. Mais la « concurrence » est forte, alors oui : avaler quelques « pilules dopantes » peut aider à construire une carrière épanouissante.
Voici une liste non exhaustive des pilules disponibles sur le marché :
1) La pilule « Formation continue » :
A consommer tout au long de l’année, elle convient particulièrement aux profs de FLE souhaitant développer leurs compétences professionnelles et s’orienter vers des postes d’encadrement pédagogique ou de direction d’établissement culturel en France ou à l’étranger. Ainsi, l’Alliance française de Paris ou la CCIP proposent des formations courtes et pratiques. Certaines villes offrent aussi une vaste gamme d’enseignements (comptabilité, gestion associative, bureautique…) à des tarifs très avantageux (ex : les « Cours Municipaux pour Adultes » de la Mairie de Paris).
2) La pilule « Spécialisation »
A consommer également toute l’année, elle permet à un enseignant de se spécialiser dans un domaine didactique particulier. Le choix du domaine de spécialisation doit s’appuyer avant tout sur ses intérêts personnels (ex : Tice, évaluation, théâtre et classe de FLE…) mais aussi tenir compte des besoins de l’institution pour laquelle il travaille ou souhaite travailler. La prise de cette pilule peut conduire à devenir formateur de formateurs.
3) La pilule « Mobilité vers l’étranger »
A consommer de préférence quand la situation familiale le permet encore. Elle donne l’occasion d’acquérir une riche expérience professionnelle, d’enrichir sa pratique aux côtés de professeurs expérimentés et de se voir confier des responsabilités variées, souvent plus rapidement qu’en France.
Effets secondaires : Les risques de dépendance sont forts. Cette pilule peut vous éloigner de l’Hexagone plus longtemps que prévu.
Et vous, comment avez-vous dopé ou comptez-vous doper votre carrière d’enseignant ? Parlez-nous de vos pilules magiques.
Lucas Malcor, enseignant à l’Alliance française Paris Île-de-France
Une expat
Les pilules c’est un peu comme les régimes, on les essaye toutes avant de trouver celle qui vous convient le mieux… En ce qui me concerne j’ai testé les trois, dans ce même ordre, et effectivement, je suis devenue complètement droguée de la mobilité à l’étranger.
Je crois cependant qu’il y a une autre pilule qui fonctionne particulièrement bien : l’échange. La communication entre profs ou agents me paraît un élément essentiel pour envisager d’autres programmes, d’autres structures, échanger des idées de projets… ouvrir d’autres portes. À utiliser sans modération selon moi (et en plus on peut aller boire des verres après le travail… cette fois avec modération) !