Des astuces pour mieux apprendre ?
De mes cours d’allemand du collège, il me reste malheureusement peu de choses… Je serais aujourd’hui bien incapable de converser dans la langue de Goethe. Je garde néanmoins en mémoire quelques souvenirs : un professeur passionnant ou encore un éphémère moment de gloire procuré par une victoire au concours départemental de poésie allemande. Je me souviens aussi du répertoire alphabétique que tous les collégiens germanophones de la classe de Monsieur D. devaient acheter à la rentrée. On y consignait les nouveaux mots en y précisant méthodiquement leur nature et leur genre éventuel. Je me rappelle très bien de la satisfaction que je tirais à voir les pages s’y remplir progressivement si bien qu’il m’arrive souvent aujourd’hui de conseiller à mes étudiants à l’Alliance d’ « investir » dans le petit répertoire de Monsieur D.
Je reviendrai plus tard sur cette anecdote mais intéressons-nous à l’apprentissage du français.
Dans les centres de langues en France comme à l’étranger, on observe une croissance du nombre de personnes apprenant le français qui va de pair, paradoxalement, avec une diminution de la durée des cours : les étudiants optent pour des cours de moins en moins longs.
Cette évolution s’avère souvent déstabilisante pour nous, professeurs, notamment quand nous avons l’habitude d’accompagner une classe pendant un semestre voire une année complète et de tirer notre satisfaction de l’observation des progrès effectués. Vous vous êtes peut-être interrogé(e) : « Que vont-ils garder de mon cours ? » en étant un brin fataliste « Je ne peux pas faire de miracle, les étudiants doivent être conscients qu’apprendre une langue demande temps et persévérance.».
Voici deux questions qu’il me semble nécessaire de se poser à la fin d’un cours, quelle qu’ait été sa durée :
-Mes étudiants ont-ils atteint les objectifs de ce cours (communicatifs, socioculturels, linguistiques…) ?
–Ont-ils enrichi leur panel de techniques d’apprentissage grâce à leurs pairs et à moi?
La deuxième question étant, selon moi, tout aussi importante que la première, j’essaie de consacrer de plus en plus de temps aux activités visant à « apprendre à apprendre ». Il convient pour cela de comprendre comment l’étudiant souhaite intégrer le temps passé à vos côtés dans son parcours personnel qui alterne sans doute périodes d’auto-apprentissage, d’immersion complète ou même d’éloignement plus ou moins prolongé avec le français.
Revenons-en à l’anecdote du répertoire alphabétique. Une de mes collègues de l’Alliance française de Paris m’a récemment parlé d’une technique qu’elle utilise pour la mémorisation lexicale : elle demande à chaque étudiant d’acheter un dictionnaire bilingue de poche (disponible pour quelques euros dans « n’importe quelle bonne librairie ») puis, à chaque fois qu’ils y cherchent un mot, de le souligner en couleur directement sur l’ouvrage. Ainsi mis en valeur, le nouveau mot leur « sautera aux yeux » à chaque consultation, facilitant ainsi l’assimilation. En changeant la couleur, l’étudiant pourra aussi constater l’élargissement progressif de son lexique et se retrouvera surpris de découvrir qu’un mot parfaitement maîtrisé aujourd’hui lui était inconnu il y a peu.
Et vous ? Réservez-vous des moments de cours aux techniques pour mieux apprendre ? Possédez-vous vos propres astuces d’apprentissage que vous aimez transmettre à vos étudiants ?
Lisez la « riposte » dans 15 jours pour y découvrir d’autres petites techniques que nous utilisons. D’ici là, n’hésitez pas à partager les vôtres avec vos collègues du monde entier en répondant à ce message.
Lucas Malcor, enseignant à l’Alliance Française Paris Île-de-France