D’une culture à l’autre
Tout enseignant de langue est amené à s’interroger sur la façon de transmettre la culture française et plus encore sur la diversité culturelle qui règne au sein de sa classe. En puisant dans l’expérience personnelle, on se rend compte que la compréhension d’une autre culture nécessite d’aller au-delà de l’imaginaire pour accéder aux savoirs socioculturels.
Avant mon tout premier voyage, en Syrie et au Liban, j’avais en tête Les Mille et Une Nuits, le Prophète de Khalil Gibran, et les saveurs orientales. Dès mon arrivée, j’achetai le narguilé, le thé et le savon d’Alep dans les souks…Ensuite, j’ai rencontré des étudiants syriens francophones qui m’ont appris les codes, les gestes et les règles de savoir-vivre. Ils m’ont fait part de leurs centres d’intérêts et m’ont raconté l’histoire de leur pays. De la même façon, lorsque j’enseignais le français au Mexique j’ai constaté que les stéréotypes et les clichés sur la France étaient très présents et que la transmission des savoirs socioculturels passait d’abord par la prise de conscience de l’altérité.
Afin de développer la compétence interculturelle dans un contexte endolingue, je mets en place des activités qui permettent aux apprenants de prendre de la distance par rapport à leur propre langue.
Dès les premiers niveaux, je les invite à écrire un mot au tableau dans leur langue maternelle. On a l’embarras du choix : « Bonjour ! », « Bon appétit ! », « Merci ! » (existe-t-il l’équivalent de « de rien » dans toutes les langues ?). Cette activité est à la fois l’occasion pour l’apprenant de partager un peu de sa culture avec le groupe, de prendre conscience de sa différence et de faire du français la langue de communication dans le groupe.
Avec les étudiants de niveau B1 : en partant de l’objectif « organiser une fête entre amis » je leur propose de présenter en classe le déroulement d’une fête dans leur pays, ainsi que leurs coutumes alimentaires et la musique qu’ils écoutent. Lorsque nous disposons d’un tableau numérique nous avons alors la possibilité de créer un blog collectif afin de publier les recettes, de découvrir chansons et musiques et d’exposer des photos de plats typiques de leur pays.
Si vous souhaitez réaliser cette activité, vous pouvez organiser une fête spécifiquement française ou bien une dégustation de spécialités régionales si vous êtes en contexte exolingue. Ces moments d’échanges interculturels susciteront des discussions sur les stéréotypes et sur les représentations que chacun a de la culture de l’autre que ce soit entre pays ou entre régions.
Je vous invite à nous dire comment vous intégrez la compétence interculturelle dans vos classes. Quelles sont les activités qui selon vous, fonctionnent le mieux pour que les apprenants prennent conscience de la diversité culturelle du groupe-classe ?
A très bientôt sur les blogs !
Laure Girault, enseignante à l’Alliance Française Paris Île-de-France
Anna
Merci pour cet article. Je pense également que la gastronomie et les échanges culturels sont le meilleur moyen d’accéder à la culture de l’autre.
Pour ma part, je travaille aussi sur les préférences et les goûts culinaires des étudiants. C’est une bonne façon d’apprendre la langue en passant un moment convivial.