Les réseaux sociaux étant de plus en plus utilisés à titre privé par les enseignants comme par les apprenants, pourquoi ne pas enrichir ses cours en les utilisant? En début de mois, nous avons évoqué leur utilisation par un enseignant dans sa classe. Nous envisagerons ici ces réseaux comme facteurs d’enrichissement personnel, d’interaction et de socialisation.

Voyons tout d’abord ce que j’appellerai l’utilisation web1, c’est-à-dire la consultation de l’information grâce aux réseaux. On trouve sur Facebook, des pages sur la langue et la culture française. En les suivant, l’apprenant entre en contact avec l’univers francophone. Pour ce faire, il suffit de chercher dans Facebook les pages suivantes et de cliquer sur le fameux bouton « j’aime ». On y trouve La langue française sur RFI, Les subtilités de la langue française, Vivre en Aquitaine… ainsi que tous les journaux et médias francophones. Ce contact régulier avec les flux d’actualités, sont autant d’apprentissages informels à encourager auprès des apprenants.
L’utilisation web 2, correspond à la participation de l’apprenant à une communauté comme celle évoquée dans le premier billet. Les étapes d’inscription au réseau sont autant d’opportunités d’activités de classe: la présentation de cet espace virtuel peut d’abord être l’occasion d’aborder le vocabulaire le plus usuel d’Internet. Puis la création de son profil par l’apprenant peut fournir des opportunités d’activités en classe: on peut l’encourager à faire preuve d’inventivité lors de la création de sa page personnelle ou lui demander de se créer un avatar. Il reste ensuite à faire trouver qui est l’apprenant qui se cache derrière tel pseudonyme, à qui appartient telle page ou à faire rechercher à qui appartient tel avatar. Cette création de l’identité virtuelle de l’apprenant marque son arrivée dans la communauté tout comme les activités de présentation en classe.
Observons maintenant quelques fonctionnalités de ces réseaux. Sur le Trait d’Union Francophone, la constitution de groupes, par exemple par thèmes, tel le groupe Ma chanson française préférée est une fonctionnalité à retenir. Il est en effet possible de constituer différents groupes par thème, par classe, ou par niveau dont il est éventuellement possible de limiter l’accès ou qui peuvent rester invisibles au reste de la communauté si on veut rester entre soi.
La fonction commentaire permet à chacun de réagir aux posts des autres, de donner son avis sur leur production. Le résultat des productions importe alors beaucoup plus car l’enseignant n’est plus l’unique destinataire, et les échanges entre apprenants dans la langue cible ne sont plus uniquement à des fins d’apprentissage, mais en communication réelle.
Ces réseaux ont enfin la particularité de réunir de nombreux outils favorisant la sociabilisation. Celui qui crée le réseau est libre de les choisir, voire de les supprimer, suivant les activités qu’il veut mettre en place. Si l’on veut par exemple réaliser des activités synchrones telles que des devinettes ou des brain storming pour récapituler le vocabulaire sur un champ lexical précis en travaillant en insistant sur l’orthographe, on choisira d’intégrer un chat au réseau. L’excellent Réseau de l’Alliance Française de Bombay animé par David Cordina, est une autre réalisation, là encore très aboutie. Dans l’une des discussions du forum , un journaliste est venu faire une interview de jeunes sur la perception de la série Friend, en Inde. Ici le forum a permis une prise de contact avec un acteur réel du monde francophone.
Bien sûr il ne s’agit pas pour nous – pas encore! – de créer d’un coup des réseaux aussi sophistiqués que ceux évoqués ci-dessus. Il s’agit plutôt de regarder ce qui fonctionne pour le transférer dans nos modestes pratiques. Vous êtes tentés par l’expérience avec un groupe classe? Inscrivez-vous sur ces réseaux ou créez le vôtre! Il faut avant tout expérimenter pour pouvoir utiliser. Des idées d’activités vous sont venues à la lecture de ce post ou en consultant ces adresses ? Faites-en nous part dans les commentaires et ajoutez votre pierre aux potentiels pédagogiques de ces réseaux que la communauté enseignante commence à peine à découvrir…

Caroline Biro, enseignante à l’Alliance Française Paris-Île-de-France