Les réseaux sociaux : un outil sérieux pour apprendre ?
Vous possédez probablement un compte sur le site de réseau social Facebook (pour citer le plus connu) ou sur d’autres réseaux sociaux. À l’inverse, peut-être n’êtes-vous inscrit dans aucun site de réseau social : vous n’en voyez pas l’utilité ou vous êtes contre. Bien. Je ne ferai pas ici l’apologie des réseaux sociaux ni un réquisitoire contre ceux-ci. Je pars simplement du constat suivant : les réseaux sociaux sont utilisés par des centaines de millions d’internautes et ce média est devenu un outil presque incontournable pour les utilisateurs d’Internet (individus et entités morales). Ainsi, quelle que soit notre opinion sur les réseaux sociaux, ils sont un vecteur de communication bien présent et séduisant.
Ceci étant dit, en quoi les réseaux sociaux intéressent-ils le professeur de FLE ? Pourquoi les utiliser (au-delà de l’effet de mode) et que peuvent-ils apporter à l’apprentissage ?
Je vous parlerai de mon expérience. J’enseigne à des groupes d’étudiants qui viennent en classe deux ou trois fois par semaine. Ma problématique : comment accroître et optimiser le temps d’apprentissage tout en proposant des activités stimulantes, facilitatrices de lien social et donnant un rôle actif à l’apprenant ?
Je souhaitais travailler à partir d’un dispositif simple et facile à gérer, qui fasse le lien entre le travail en classe et en dehors de la classe. J’ai pensé au réseau social (en utilisant les services du site NING) pour deux raisons au moins :
• C’est un espace qui recrée la communauté d’apprentissage en dehors de la classe. Les étudiants font partie du réseau et en particulier du groupe (correspondant au groupe / classe). Dans mon cas, l’espace groupe leur est exclusif.
• C’est un moyen d’expression et de reconnaissance : chacun a son profil et sa page de blog, une personnalisation qui ajoute à l’attractivité de se retrouver sur le réseau, connaître les autres et se faire connaître. En effet, si leur objectif est bien d’apprendre le français, l’utilisation sociale de la langue reste essentielle. C’est ce qui peut parfois manquer dans le cadre de la classe « traditionnelle » et notamment en ce qui concerne la production écrite. Écrire à l’enseignant ou à une personne imaginaire manque parfois cruellement de sens au-delà du simple exercice d’écriture.
L’utilisation que j’ai faite du réseau social NING a permis d’instaurer une continuité entre les activités en classe en les activités des apprenants chez eux. La convivialité et l’attractivité du dispositif dépendent en partie de la plateforme choisie mais plus encore de l’animation proposée par l’enseignant et le subtil mélange qu’il saura injecter dans cet apprentissage hybride, entre la salle de classe et la classe en ligne.
Remarquez que, jusqu’ici, j’ai peu parlé de la place de l’enseignant. Il se trouve plus effacé dans ce schéma de communication où les apprenants sont acteurs. Ils écrivent non pas au professeur pour être corrigés, mais en premier lieu au groupe : la tâche est plus significative et motivante pour eux. Ils écrivent pour être lus, compris, et pour susciter des réactions, collaborer. On n’écrit plus seulement et unilatéralement au professeur dont la tâche est d’évaluer et de valider. Du coup, le rôle de l’enseignant en est décalé mais reste essentiel, même s’il semble moins présent.
Quelle est la place de l’apprenant et celle de l’enseignant dans un tel dispositif ? Comment mettre en place un cours en présentiel enrichi grâce à certains outils intégrés au réseau social ?
Autant de questions qu’il serait intéressant d’aborder dans de prochains billets.
Et vous ? Qu’en pensez-vous ? Quel usage pédagogique faites-vous des réseaux sociaux ?
À bientôt pour la riposte!
Lucas Pruet, service pédagogique de l’Alliance Française Paris Île-de-France
Vinz
Alors que le numérique nous offre tant de nouvelles possibilités et bouleverse nos pratiques, c’est toujours agréable de comprendre ce que les autres en font ! Enfin, une idée d’échange et de mutualisation sur le web. Je vais suivre tout cela avec attention .
Zoé
Merci pour ce billet ! Très instructif!
J’espère qu’il sera suivi d’autres posts sur les réseaux sociaux car je crois réellement que la socialisation, l’interaction tout comme la construction d’une identité (réelle ou fictice) peuvent être des leviers intéressants à exploiter par l’enseignant en classe de langue.
shanthipriya srinath
Bonjour,
Je viens de découvrir les merveilles des réseaux sociaux dans le contexte d’enseignement du FLE. Cela présente vraiment une mine d’opportunités aux profs. Votre article m’enthousiasme à motiver davantage mes étudiants à s’exprimer librement dans la langue qu’ils aiment tant.
Ajaj mohammed
Bonsoir,
On doit pas oublier que les réseaux sociaux représente une menace très important danger pour la langue écrite ou il y a des gens qui ne respecte pas les règles de grammaire ou bien utilise des vocabulaires de dialectes.