Audio – Le repas gastronomique français classé au patrimoine immatériel de l’Unesco (2’24’’)
En 2003, 132 pays ont signé, au sein de l’Unesco, une convention visant à reconnaître le patrimoine immatériel, au même titre que les sites ou les monuments historiques. En novembre dernier, un jury s’est réuni au Kenya, à Nairobi, et a décidé d’inscrire le repas gastronomique français au patrimoine mondial de l’humanité. Ce qui a été salué : un mélange original d’art de la table, de convivialité et de gastronomie. Une première qui a ouvert la voie à l’inscription des traditions culinaires au patrimoine mondial et qui contribue à la sauvegarde et à la protection des pratiques culturelles. Reportage de Gaël Letanneux.
[podcast]https://www.fdlm.org/wp-content/uploads/2011/04/21-la-gastronomie-francaise.mp3[/podcast]
TRANSCRIPTION
Gaël Letanneux – On connaissait les sites / les monuments classés à l’Unesco / le Mont-Saint-Michel / la cathédrale de Chartres / mais depuis 2003 le patrimoine mondial qu’il faut sauvegarder est aussi immatériel / c’est ainsi qu’à l’automne dernier la cuisine française est devenue la première du genre à intégrer la liste de ces traditions populaires désormais protégées / Lucia Iglesias est porte-parole de l’Unesco à Paris – L. I. – Le comité intergouvernemental qui a décidé cette inscription / ce qu’il a reconnu / c’est que le repas gastronomique entre autres / c’est un repas festif / dans les conduites pratiques / l’art du bien manger / du bien boire / il met l’accent sur le fait de / du bien être ensemble / du plaisir du goût / on a reconnu que ce repas joue un rôle social actif et il est transmis de génération en génération / il fait partie intégrante de l’identité française – G. L. – Mais attention / être classé par l’Unesco / ce n’est pas un label commercial / il n’y a pas de hiérarchie / cela ne veut pas dire que l’art culinaire français serait meilleur qu’un autre – L. I. – La liste du patrimoine immatériel n’est pas du tout une liste exclusive des meilleurs / ce n’est pas du tout une compétition / il y a eu aussi le / la cuisine mexicaine / en reconnaissant ses valeurs ancestrales / ce n’est pas seulement des / des cuisines / il y a aussi l’acupuncture chinoise comme une façon de / de / une technique de guérison – G. L. – L’acupuncture donc mais aussi la fauconnerie / le compagnonnage / la dentelle d’Alençon / certains chants liturgiques corses / au total la liste compte déjà près de deux cents pratiques protégées / Ameline gère un bistro français dans le centre de Paris / elle se réjouit qu’on ne fasse plus de distinction entre patrimoine matériel et immatériel – A. – Moi / quand j’ai sur les papilles un pot-au-feu ou quelque chose de traditionnellement français / je trouve ça tout à fait matériel / c’est très agréable / on trouve ça aussi parfois tout aussi matériel quand on prend quelques kilos de trop / puis effectivement je crois que la culture est à la fois matérielle et / et immatérielle – G. L. – Et tout l’intérêt du travail de l’Unesco / c’est qu’il ouvre de nouveaux horizons pour les chercheurs explique Lucia Iglesias – L. I. – Faire des inventaires / faire des enregistrements / faire de la recherche / faire de / de l’enseignement / histoire / sociologie / cuisine / ethnologie / tout ce que vous voulez / l’a… / l’agriculture aussi / je pense que c’est / il y a tout un tas de chemins qui s’ouvrent / parce qu’en fait la / l’inscription sur la liste / ce n’est pas la fin en soi / c’est le début – G. L. – L’enjeu est de taille / il s’agit de protéger la diversité face à la mondialisation / de sauvegarder les différences / dis-moi ce que tu manges / je te dirai qui tu es.
TÉLÉCHARGER
– Fichier audio à télécharger (.ZIP) : 21-la-gastronomie-francaise.mp3