Avignon 2010
Avignon 2010 : le Festival a associé un Suisse alémanique (Christophe Marthaler) et un Français (Olivier Cadiot, écrivain et metteur en scène) pour conduire à bien cette soixante deuxième édition. Cette année le festival parle hollandais, espagnol, allemand, schwyzertüsch, anglais, arabe mais aussi francophone du Québec, du Maroc, de Suisse et du Congo et il ne manque pas d’acteurs pour passer d’une langue à l’autre.
Les spectateurs se rendent en rang serré aux différentes propositions des artistes invités : à l’arrivée, une assemblée d’un peu plus de 120 000 spectateurs venus de toute l’Europe et au-delà. Personne pour crier haro sur cette diversité et beaucoup de monde pour la fêter. Pas de problèmes de compréhension non plus, ici on ne ramène pas les discours à une seule langue, on traduit, on surtitre. Un langage donc aux multiples facettes, le théâtre, et de nombreuses langues pour les exprimer.
Voilà l’Europe. Et voilà un bel exemple pour des institutions européennes de plus en plus réticentes en leur sein au plurilinguisme. Une fois de plus le temps culturel précède le temps politique et l’artiste, l’homme de loi. L’un des pères-constructeurs de l’Europe, Jean Monnet, regrettait à la fin de sa vie de n’avoir pas commencé la construction européenne par la culture, sans toutefois n’avoir jamais expliqué pourquoi… Aujourd’hui Avignon lui donne et l’explication et la réponse.