Le maire d’un village de la Creuse réclame la fermeture de son école. D’habitude, les maires sont les premiers à se battre lorsqu’une école rurale est menacée de disparition, là, c’est l’inverse. Constatant que son école se vide de ses élèves – ils ne sont plus que 9, venant tous d’un village voisin – le maire de Puy-Malsignat a lui-même demandé au ministère de la fermer dès cette rentrée. Cette décision très symbolique

va lui permettre d’économiser 15 000 euros par an, une somme qu’il compte réinvestir notamment pour refaire les routes du village. C’est un peu le monde à l’envers. Reportage : Victor Honnet.

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TRANSCRIPTION

Victor Honnet – D’habitude lorsque des petites écoles rurales sont menacées de disparition les maires des communes concernées sont les premiers à monter au créneau pour réclamer leur maintien et appeler à la mobilisation / à Puy-Malsignat / petit village de la Creuse / c’est tout l’inverse / le maire / Henri Aléhétière / a lui-même écrit à l’inspection académique pour demander la fermeture de la classe unique installée dans un bâtiment municipal récemment rénové / un choix difficile / dit-il / imposé par la baisse constante du nombre d’élèves – H. A. – Cette salle de classe n’a plus / cette école n’a plus d’avenir / malheureusement on n’a que 9 élèves / et 9 élèves de la commune voisine de Peyrat / qui viennent ici / qui sont amenés en navette tous les matins / on n’a plus d’élèves sur la commune / c’est surtout une commune agricole / donc beaucoup de retraités / il n’y a pas de / de jeunes qui s’installent sur la commune / il n’y a pas de perspective / moi / j’ai fréquenté cette école / et des souvenirs / j’en ai partout dans cette école / dans la cour et tout / et oui et c’est dur ça / voilà / c’est un crève-cœur / c’est un crève-cœur – V. H. – Et le problème justement / c’est que cette petite école désertée coûte toujours cher à la commune / plusieurs milliers d’euros chaque année que le maire de Puy-Malsignat ne veut plus gaspiller en quelque sorte – H. A. – Elle pèse dans le budget de la commune / bien sûr / bien sûr / c’est / c’est le / c’est plus du dixième du budget de fonctionnement / c’est-à-dire plus de 15 000 euros pour faire fonctionner cette école / et c’est très difficile à faire admettre par les / les / les administrés / les / les gens de la commune ne comprennent pas – V. H. – Aujourd’hui vous dites que / que vous n’avez pas le choix / il faut fermer cette école – H. A. – Il faut fer… / je crois qu’il faut fermer / ce serait pas raisonnable de / de / de continuer ainsi – V. H. – Les arguments du maire ont visiblement convaincu l’inspection académique du Limousin / l’école de Puy-Malsignat fermera bien ses portes à la rentrée / avec l’argent qu’il s’apprête à économiser l’élu a déjà prévu de rénover plusieurs petites routes en mauvais état dans le village.

LEXIQUE

Monter au créneau : se lancer dans un combat politique, se mettre en première ligne pour défendre ses positions, ses idées (expression imagée dont l’origine remonte aux combats dans les châteaux médiévaux).

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