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FDLM#456 Audio B2- Portrait d’une compositrice classique hors-norme

Posté le par le français dans le monde

Reportage Culture du 20 octobre 2024
RFI
Avec RFI, le Français facile

 

Pour aller plus loin :

Exercice :Rita Strohl : portrait d’une compositrice classique hors-norme
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Transcription :
[On entend du piano]
Carmen Lunsmann : Rita Strohl n’a que 19 ans lorsqu’elle compose son premier trio en 1884. Précoce, au caractère bien trempé – comme disaient ses contemporains –, cette fille d’un lieutenant d’infanterie de Marine entre à 13 ans au Conservatoire de Paris, s’intéresse peu aux études, mais se fraie néanmoins un chemin dans la création musicale de son temps. Héloïse Luzzati, fondatrice de l’association Elles Women Composers.
Héloïse Luzzati : Elle a d’abord composé dans un style assez romantique, pas novateur, mais très beau, avant la fin du XIXe siècle. Puis, à la mort de son mari, tout début du XXe siècle, elle s’est mise à composer dans un style que le public et les critiques de l’époque n’ont pas forcément compris.
[L’œuvre de Rita Stroh prend de l’ampleur]
Je pense aux Musiques sur l’Eau hein, pour piano seul, à la Symphonie de la Forêt. Des critiques terribles, disant qu’on ne comprenait rien, alors qu’en fait elle écrivait juste dans un style en avance sur son temps.
Carmen Lunsmann : Rita Strohl se soucie peu des conventions de son époque, même quand la presse s’irrite du modernisme exaspéré de sa Symphonie de la Forêt, comparée à une bouillabaisse forte en odeur.
[On entend une symphonie]
Héloïse Luzzati : Elle s’est retirée elle-même du monde parisien. Alors, est-ce qu’elle l’a fui parce qu’il fallait trop se battre ? Ou est-ce qu’elle l’a fui par un désir d’indépendance et de liberté ? Je pencherais plutôt pour cette deuxième solution, notamment en raison de ses grandes fresques lyriques, des effectifs tout à fait pléthoriques et quasiment inenvisageables. Elle a écrit une Symphonie de la Mer pour deux orchestres. Et ses
manuscrits, il y en a, ils font la moitié de ma taille !
Carmen Lunsmann : Des partitions de plus d’un mètre de haut et de plus de 1000 pages. Des orchestres à quatre harpes et cinq tubas. Ces dispositifs hors norme valent à Rita Strohl le surnom de « compositrice de la démesure », qui figure sur la pochette de toute une série d’albums à son honneur.
Des œuvres enjouées… [On entend un air de piano]
… rêveuses… [On entend un air de violoncelle]
…et par moment, d’une force dramatique et d’une virtuosité redoutable. [On entend un air de piano et violon]
Héloïse Luzzati : Ça lui a été beaucoup reproché. Alors, soit une femme écrit d’une manière trop édulcorée et fleur bleue. Soit, on lui reproche d’écrire de manière trop virile.
Carmen Lunsmann : Rita Strohl a rédigé même un article sur le sujet : « Le sexe de l’œuvre ». Avec, en conclusion, que l’art, n’a pas de sexe.
[On entend une de ses symphonies]

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