« Apprendre ou se former avec le sourire », c’est le credo de l’Université d‘études et de loisirs des Alpes du Sud (UELAS). Betty Faure, fondatrice et directrice de ce centre de formation basé à Gap, a mis en place une méthode d’enseignement inspirée de la psycholinguistique, où l’adaptation est le maître-mot. Chaque élève est ainsi accueilli dans toutes ses spécificités, pour un apprentissage à la carte.

Avec sa tignasse blonde, son regard pétillant et son franc-parler joyeux, Betty Faure, 47 ans, est un sacré personnage. Arrivée à Gap par amour, cette Marseillaise d’origine a fondé l’Université d‘études et de Loisirs des Alpes du Sud (UELAS) il y a vingt-quatre ans, alors qu’elle était encore étudiante. Elle en est aujourd’hui la chef d’orchestre, assurant les fonctions de directrice administrative, financière et pédagogique. Cette dernière casquette est celle qui la fait vibrer depuis toujours. Cursus de médecine, management médical, sciences de l’éducation, psychologie, management de structures touristiques, gestion et comptabilité…
Betty Faure a un parcours atypique, forgé par sa soif inextinguible d’apprendre et son envie de mieux transmettre. « Lorsque je pars en formation, ce n’est pas pour la gloire du diplôme, mais pour revenir nourrie et être toujours à la pointe pour nos apprenants », résume la directrice de l’UELAS. Environ 600 personnes de tous les âges et de tous les milieux passent chaque année par ce centre de formation atypique et ici, tout le monde se tutoie. Betty est attachée au cadre associatif de la structure, qui fait partie de ses fondements et de ses valeurs : « Je ne voulais pas que l’UELAS soit élitiste. »

La psycholinguistique en action

La structure gapençaise dispense des formations variées allant des langues à l’informatique en passant par des ateliers ludiques (voir encadré) et fonctionne avec une équipe pluridisciplinaire. Betty enseigne le FLE, les préparations au concours pour la partie français, les formations en coaching, en management et en droit, gestion et comptabilité.
Autour d’elle gravite une trentaine de professeurs et formateurs, en charge des autres matières et activités. Tous suivent le même fil rouge : un apprentissage à la carte, accompagné d’une écoute active et bienveillante. Cette pédagogie positive résulte de la formation en psycholinguistique de Betty Faure. La psycholinguistique est une discipline qui combine la psychologie et la linguistique afin d’étudier les processus cognitifs mis en oeuvre dans le traitement et la production du langage. « C’est une extraordinaire combinaison qui lie le rationnel aux émotions, explique Betty. C’est essentiel lors de l’apprentissage d’une langue, par exemple, durant lequel l’une des zones du cerveau mobilisée est située à côté de celle des émotions. » La psycholinguistique va permettre de mieux comprendre les mécanismes cognitifs : « Nous visons à considérer l’individu dans son intégralité, sans le mettre dans une case. Pour cela, il faut lier les choses et comprendre comment chacun, dans sa vie quotidienne et par rapport à son vécu, s’est construit avec certains réflexes cognitifs. » Les formateurs de l’UELAS sont tous sensibilisés à la psycholinguistique et s’ajustent en permanence, pour être au plus près des besoins des apprenants.

Programme individualisé et coaching

Concrètement, quelle que soit la formation sollicitée, la mécanique est bien rodée : avant le début des cours – individuels ou en petits groupes de 5 à 8 personnes – Betty Faure reçoit l‘apprenant pour entendre ses besoins spécifiques et dresser un état des lieux précis grâce à un test de positionnement. Une fois les objectifs de l’apprenant définis, un programme est mis en place, avec un planning prévisionnel qui peut être ajusté à tout moment de la formation. Chaque séance donne lieu à un bilan et un rapport est remis à l‘apprenant avec les points abordés. Le contenu des cours est varié et tout est fait pour rendre l’appren¬tissage concret. « Notre spécificité, c’est l‘adaptation : mettre en place un suivi personnalisé et constant permet à l‘apprenant de savoir exactement où il en est et de le coacher si besoin, explique Betty Faure. Il y a des devoirs facultatifs graduels, qui permettent d’impliquer les élèves sans pression. Lorsqu’il s’agit d’adultes, il faut garder à l’esprit qu’ils ont leur vie et leurs préoccupations à côté : les motiver de manière bienveillante est un vrai travail d’équilibriste. Je veux qu’ils se sentent dans un environnement propice au travail, mais à l’aise, détendus, entendus et vus. »

Faciliter l’apprentissage du FLE

La psycholinguistique est en particulier très utilisée par Betty Faure lors des formations de FLE. « Lorsque j’ai un groupe avec un Flamand, un Espagnol et un Péruvien, par exemple, je vais essayer de trouver des dénominateurs communs, détaille-t-elle. On va commencer par un jeu de l’oie revisité, et pendant que les apprenants répondent, je les observe et je dresse leur profil. L’un va être plus spontané, l’autre froncera les sourcils quand il répondra ou aura une manière particulière d’articuler. J’ai une sorte de scanner interne qui me permet d’identifier assez rapidement les spécificités de chacun. » Betty Faure peut alors bâtir une dynamique de groupe tout en ajustant au cas par cas les consignes ou la façon d’interroger les élèves. Tenir compte de la psychologie de chaque individu va permettre de lui apprendre les choses de manière la plus efficace, en sortant des schémas d’enseignements préconstruits. Un défi et une remise en question permanente pour l’équipe pédagogique : « Chaque apprenant est un être nouveau, pour qui il faut construire quelque chose d’unique, en prenant en compte sa psychologie, son histoire, son cerveau, ses biais cognitifs, ses spécificités. À nous de trouver les meilleures méthodes pour que ça touche la personne afin qu‘elle apprécie le cours et mémorise plus facilement. C’est une analyse constante des particularités des facteurs psychologiques et neurologiques qui influencent le langage, qui est à la fois théorique, mais tout le temps expérimental. » Le sourire et l’humour de Betty Faure se chargent du reste : « Pour apprendre une langue, le plus gros travail c’est de lâcher prise, lance-t-elle. Alors le message que je transmets aux apprenants est simple : ose et sois bienveillant avec toi-même, car nous, nous allons l’être. »

L’UELAS c’est :

• Un pôle linguistique de 25 langues en cours collectifs ou individuels, à destination des adultes, des enfants ou des entreprises.
• 82% de réussite au Test d‘évaluation de français (TEF).
• Des séjours linguistiques FLE.
• La formation initiale pour les taxis du département et des formations à la carte dans des domaines variés tels que le management, le coaching, la bureautique informatique…
• Des ateliers gratuits pour les seniors de plus de 55 ans : mémoire, activités bien-être, permis de conduire…
• Des ateliers cuisine, pâtisserie et tricot pour enfants et adultes.
• Des escapades ouvertes à tous pour partir à la découverte du territoire.

www.uelasfrance.org