Bucarest

Bucarest, la francophonie au coeur

Posté le par le français dans le monde

En septembre, Bucarest, la capitale de la Roumanie, accueille le 4ème Congrès de la Fédération internationale des professeurs de français. Et ce n’est pas un hasard. La ville était autrefois surnommée « le petit Paris » car des architectes français ou formés en France y ont travaillé entre 1870 et 1935. Mais surtout les liens entre les deux pays sont forts depuis le XVIIIe siècle. Des institutions telles que l’Organisation internationale de la Francophonie misent sur cette relation. L’OIF, par exemple, a ouvert dans la ville une antenne, la Représentation pour l’Europe centrale et orientale.
La capitale roumaine vibre d’un esprit particulier, produit d’une latinité nationale et de cultures balkaniques mais aussi, au fil de l’histoire, de migrations et invasions de Slaves, Germains, Hongrois, etc. La ville témoigne de cette histoire complexe et garde aussi de nombreuses traces architecturales de la période communiste. Le centre-ville se visite aisément à pied, tram ou bus prolongeant l’aventure. Flâner à Bucarest, c’est multiplier les opportunités de rencontres, parfois en français.

(Économie) Une créativité rayonnante
Depuis l’accession de la Roumanie à l’Union européenne, en 2007, le produit intérieur brut par habitant a énormément progressé. De 2006 à 2019, il est passé de 39 % de la moyenne de l’UE à 69 %. En 2021, l’industrie représentait 19,7 % du PIB, le secteur de la construction 6,5 %, les services informatiques plus de 6,8 %. À Bucarest, la situation est différente. Les chiffres de la Commission européenne révèlent que l’activité la plus développée est celle des services. En 2023, elle employait presque 75 % des travailleurs de la région. Elle recouvre un large champ qui inclut les transports, la finance, l’immobilier, l’éducation, la santé, l’action sociale, l’administration. La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture française en Roumanie (CCIFER) est installée dans la capitale. Elle est chargée de représenter les intérêts des 3600 entreprises dont le capital est majoritairement français. Elle accompagne aussi les porteurs de projets. Dans ses analyses, elle met l’accent sur le dynamisme du secteur culturel. Elle estime que « les jeunes créateurs, les designers, les concept stores, les festivals de musique et les cafés originaux pullulent, transformant le Vieux petit Paris ». À l’appui de son analyse, elle mentionne notamment le festival Spotlight, qui, depuis 2016 accueille pendant trois jours des installations lumineuses dans différents espaces publics. Cette initiative donne à Bucarest l’opportunité de rejoindre la communauté internationale des métropoles qui misent sur ce type d’événement : Lyon (France), Berlin (Allemagne) ou Prague (République tchèque).

(Le lieu) Une maison pour les francophones
À l’automne 2023, la Maison de la Francophonie (MFR) était officiellement inaugurée. Pour l’occasion, le Président roumain, la Secrétaire générale de l’OIF, ainsi que des représentants des organisations internationales francophones, avaient fait le déplacement. C’est dire que le nouveau lieu est appelé à jouer un rôle de premier plan. Installé sur son campus et financé par l’Université Nationale de Science et Technologie Polytechnica Bucarest, le bâtiment flambant neuf offre des logements, des espaces de co-working et d’autres permettant d’accueillir événements, séminaires, cours, rencontres. Au total, 300 places d’hébergements sont mises à disposition des étudiants et chercheurs francophones du monde entier. Ils bénéficient, bien sûr, des équipements médicaux, sportifs et culturels prévus pour les 4500 étudiants inscrits dans les différents cursus. Attaché de coopération scientifique et universitaire à l’Institut français de Roumanie, Rabie Ben Atitallah, précise que « la France est le premier partenaire universitaire de la Roumanie. Ce pays propose 108 filières post bac francophones et 51 formations dont le diplôme est délivré par l’université polytechnique et un établissement d’enseignement supérieur français. L’état roumain, ajoute-t-il, attribue chaque année 500 bourses à des étudiants francophones. Le français s’avère un tremplin vers des carrières à l’international et est synonyme d’employabilité dans tout l’espace francophone ».

(Événement) Les jeunes francophones
Durant l’été 2024, 66 personnes âgées de 20 à 28 ans, s’apprêtent à vivre une expérience marquante. Elles ont été sélectionnées pour participer à l’Université d’été francophone. Organisée par l’OIF, elle se déroule à Bucarest du 1er au 5 juillet. Les participants viennent de treize pays d’Europe centrale et orientale : la Roumanie bien sûr, mais aussi la Serbie, l’Ukraine, la Géorgie… L’événement est conçu pour celles et ceux qui se destinent à une carrière dans les relations internationales. Les conférences et ateliers porteront sur des thèmes d’actualité comme la diplomatie, l’égalité femme-homme, l’intelligence artificielle ou sur des thématiques plus ciblées : la géopolitique de la mer Noire, par exemple. Les étudiants auront l’occasion de s’exprimer lors d’une table ronde, « Nous voulons connaître leurs attentes, explique Mathilde Landier, qui supervise à l’OIF l’organisation de l’événement, j’ai vraiment hâte de voir comment cela se passe car nous avons déjà vu ce que ce type de rassemblement peut donner à une plus petite échelle. Nous voulons que les jeunes francophones puissent être plus influents et visibles. Leur permettre de se rencontrer et de se découvrir, c’est aussi un des rôles de la Francophonie». Cette belle opportunité est réservée à ceux qui justifient d’un niveau B2 en français. « Poursuivre l’apprentissage de cette langue ouvre des opportunités inédites, conclut Mathilde Landier. C’est une corde de plus à son arc et cela donne l’opportunité de développer un réseau professionnel francophone ».

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