Fdlm#451 – Mot de l’actualité : Olympique
Mot de l’actualité : Olympique
« Les mots de l’actualité » du 05/12/2023 – Yvan Amar
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Le mot de l’actualité avec la Délégation à langue française du ministère de la Culture
On sait bien que les Jeux olympiques se préparent. Et en France, notamment à Paris, on s’affaire pour que tous les stades, tous les lieux prévus pour les accueillir soient prêts l’été prochain. Et bien
sûr, on s’inquiète d’assurer la sécurité des athlètes et des spectateurs. Mais l’événement se rapproche, donc on en parle davantage et de façon plus familière. On utilise l’abréviation « JO »,
c’est compris de tout le monde, même parfois, on dit les Jeux sans préciser, et là encore, tout le monde comprend. Mais enfin, il s’agit quand même des Jeux olympiques.
Alors, on sait que ces Jeux modernes datent de 1894 et que Pierre de Coubertin avait remis à l’honneur en les modernisant, en essayant d’en faire un symbole de paix entre les peuples, cette
manifestation des jeux antiques. Coubertin était pétri d’humanité, c’est-à-dire qu’il s’intéressait à la Grèce ancienne et à la langue grecque ancienne, et il s’était inspirée d’une tradition antique. Tous les quatre ans avaient lieu ces rencontres qui comportaient des célébrations religieuses, des représentations théâtrales et des compétitions d’athlètes. On a donc gardé cette périodicité de
quatre ans qui est importante jusque dans la langue, parce que, en grec, le mot « olympias » désignait à la fois l’événement et la durée qui séparaient deux célébrations. En français, on utilise
le mot « olympiades » de la même façon pour désigner cette durée, mais aussi pour désigner les Jeux eux-mêmes, bien que l’usage en ait été condamné par quelques puristes. Mais aujourd’hui,
cela ne fait sourciller personne de parler d’« olympiades» pour dire les Jeux olympiques. D’où vient la référence ? D’un lieu d’abord, Olympie, où se tenaient les jeux antiques en hommage à Zeus
Olympien. Ce n’était pas exactement une ville au départ, simplement un sanctuaire dédié aux dieux, tout spécialement au premier d’entre eux : Zeus, le dieu des dieux. Un dieu donc, sans
spécialité d’une certaine façon. Ou plutôt, comme disait Jean Giraudoux, dont la spécialité était la divinité. Alors, pas de confusion. Olympie dans le Péloponnèse, cette presqu’île au sud de la Grèce, n’est pas située au pied du mont Olympe, qui est beaucoup plus au nord. Et cette montagne, qui est la plus haute du pays, était censée être le séjour des principaux dieux, les dieux olympiens.
Elle en imposait parce qu’on ne voyait pas son sommet, le plus souvent caché par des nuées ou recouvert par des neiges. « Olympiques », aujourd’hui, c’est un adjectif très courant qui renvoie à
cette manifestation qui a pris parfois des sens superlatifs quand on dit de quelqu’un : « Oh là là, il est dans une forme olympique », eh bien, l’emploi est à peine ironique. Ça veut dire une très grande forme telle qu’on pourrait en attendre d’un champion olympique, et l’adjectif n’est plus vraiment libre d’emploi. On sait que la Loge olympique a été au XVIIIᵉ siècle le nom d’un orchestre très connu.
Eh bien, il y a un orchestre contemporain qui a voulu reprendre cet adjectif. Le Comité international olympique français a porté l’affaire devant les tribunaux pour interdire l’emploi de cet adjectif, car il n’avait pas de référence au sport ; et l’orchestre aujourd’hui se fait appeler l’orchestre de la Loge olympique avec ce mot « olympique » qui est barré. Comme ça, tout le monde est content.