Reportage France du 31/08/2022 : « Un salon de coiffure itinérant »

Pour aller plus loin :

• Exercice : Un salon de coiffure itinérant
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Sylvie Koffi :
Dans le camion, une banquette recouverte de coussins fait office de salle d’attente. Mais c’est un siège imposant avec son lavabo attenant qui prend toute la place. Miroir, sèche-cheveux, brosses, ciseaux, tondeuse : voilà pour le décor.
On se croirait presque dans un salon de coiffure traditionnel, à la seule différence qu’il est monté sur quatre roues motrices et c’est là toute son originalité.

Lucie, la coiffeuse :
Alors là, nous sommes dans la commune de Combon. C’est un cadre reposant, où justement, heu, avec mon camion, mon intérieur cocooning, on se sent bien.
Alors en fait, l’idée m’est venue pendant le confinement. Je trouvais ça vraiment bien, voilà, de trouver des commerces qui puissent se déplacer dans des petites communes. Et, par rapport au travail où j’étais salariée, je n’avais pas d’évolution. Donc, j’ai réfléchi, je me suis dit : pourquoi pas faire pareil avec un salon de coiffure, un salon de coiffure mobile. Donc effectivement, le concept existait déjà, mais pas dans le département où je me situe.

Sylvie Koffi :
Les clients n’hésitent pas à pousser la porte de ce camion.
[Lucie à une cliente : Bonjour ! Ben, allez-y, je vous laisse entrer.]

La cliente :
C’est la première fois que je viens essayer, en fait, la coiffeuse dans un camion, qui fait des petits passages de campagnes en campagnes.
Lucie travaillait, donc, avant dans un salon de coiffure où en fait, j’avais l’habitude d’aller. Du coup, voilà, j’ai dit : je tente l’aventure.
Moi, j’aime pas forcément me trouver avec plein, plein de monde dans un salon de coiffure. C’est pas mon truc de papoter. J’aime bien le petit côté tranquillité et … seule, voilà.

Sylvie Koffi :
Il y a aussi les habitués, comme ce retraité qui vient à pied.

Le retraité :
Ce que j’aime moi, c’est la proximité déjà. Surtout en ce moment avec le prix du carburant qui flambe. [On entend la tondeuse à cheveux.] Avoir ça à portée de chez soi, c’est bien.

Sylvie Koffi :
Et vous habitez où ?

Le retraité :
À 200 mètres d’ici. Non, c’est bien la proximité, même pour les gens du village et comme tout le monde n’a pas une voiture… Y’a* rien, plus rien. Quand je suis arrivé, il y avait encore heu, il y avait un boucher, y’avait* un boulanger, y’avait*… y’avait* tout ça, maintenant y’a plus rien.

* à l’oral, « il y a » et « il y avait » deviennent, « y’a » et « y’avait »

Sylvie Koffi :
Faire revivre les campagnes, c’est l’un des objectifs de Lucie.

Lucie :
Alors, heu [Le bruit de la tondeuse s’arrête.] j’apporte aux gens, ben, un petit peu de dynamisme. Puisque ça fait bouger la commune et puis oui, apporter un service aussi aux gens.
[Lucie à la cliente : Allez-y madame Durand, je vous en prie. C’est gentil d’être venue un peu plus tôt du coup.]
Je favorise vraiment les endroits où il n’y a pas de salon de coiffure – comme je dis toujours – pour pas non plus créer une concurrence.

Sylvie Koffi :
Chaque jour, Lucie change de commune à bord de son camion. La jeune femme envisage même de lancer une chaîne de salons de coiffure itinérante en milieu rural.
[On entend la cloche de l’église]

Lucie : Ah, ça sonne, il est 15 heures. [On entend Lucie qui range son salon après le passage de la cliente.]

Lexique
L’équipement : une banquette ; un coussin ; un siège ; un lavabo ; un miroir ; un sèche-cheveux ; une brosse ; des ciseaux ; une tondeuse (à cheveux) ; un décor ; un intérieur.
Le monde du travail : une salle d’attente ; un salon de coiffure ; un commerce ; le travail ; être salarié/salariée ; la concurrence.
Le déplacement : un camion ; une roue motrice ; mobile ; itinérant/itinérante.
Le monde rural : une commune ; un cadre ; reposant/reposante ; un département ; la campagne ; la proximité ; le prix du carburant ; un boucher/une bouchère ; un boulanger/une boulangère ; un milieu rural.
Ambiance : cocooning ; la tranquillité ; le dynamisme.