FDLM439 – Didgeridoo : le son de la terre
Culture – Didgeridoo : le son de la terre
Reportage Culture du 24 juillet 2021 – José Marinho
Pour aller plus loin, faites l’exercice sur RFI Savoirs :
https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-enseigner/culture/didgeridoo-le-son-de-la-terre/1
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José Marinho : De tous les instruments aborigènes, il est le plus célèbre et le plus étonnant. Sacré et
mystique, il occupe une place centrale dans le quotidien aborigène, accompagne chant,
danse, rituel d’initiation et cérémonie.
Georges Petitjean : Le didgeridoo est un nom que tout le monde connait, mais qui n’est pas aborigène du tout.
José Marinho : Appelé « yidaki » par le peuple aborigène, le didgeridoo, c’est un instrument vieux comme le
monde. Georges Petitjean est le commissaire de l’exposition.
Georges Petitjean : La plus ancienne représentation d’un homme qui joue le yidaki remonte à quelque 1500 ans.
Donc, c’est une peinture rupestre. Le didgeridoo, en effet, c’est une onomatopée. C’est
européen et ça vient du bruit que le didgeridoo fait. [Il imite le bruit]
José Marinho : Pour les Aborigènes, il est investi du pouvoir des ancêtres à l’origine de la création du
monde parallèle du rêve. En invitant trois gardiens d’une tradition musicale séculaire à jouer
à la fondation Opale, sa présidente, Bérengère Primat, a vécu une expérience unique.
Bérengère Primat : Ils font leur performance. Alors que le ciel est parfaitement bleu, tout d’un coup un arc en ciel
se dessine dans le ciel. Comme un serpent, réellement, qui est en train d’onduler dans le
ciel, qui est un ancêtre créateur de leur mythologie.
Et eux me regardent, un peu étonnés de me voir m’agiter comme ça. Au bout d’un moment,
ils me disent : « Oui, mais c’est normal, on vient de chanter le serpent arc en ciel. »
Et je me rends compte que tout ça est vraiment lié à cet instrument, le didgeridoo.
José Marinho : Sa puissance sonore a traversé les siècles pour s’ancrer dans le présent.
Bérengère Primat : Aujourd’hui, dans la musique contemporaine, il y a des personnes qui utilisent cet
instrument.
José Marinho : C’est le cas notamment de Peter Gabriel, Philip Glass ou encore Jamiroquai
Bérengère Primat : C’est un instrument qui peut parler à tout le monde, on a l’impression que c’est un peu un
son qui provient de la terre, quelque chose de profond.
Pour les Aborigènes, c’est très codifié : les sons, c’est pas simplement de la musique, c’est
vraiment, c’est en lien avec un ancêtre, avec un animal. Donc, ils ont un lien, oui, totalement
fusionnel et c’est ce lien-là qui est avec la terre.
José Marinho : Depuis 1500 ans que les Aborigènes sélectionnent des troncs, creusés, façonnés par les
termites pour la beauté de leur sonorité. Se laisser porter par sa vibration, c’est se relier à
tout ce qui vit, c’est être en vie.