Fdlm 404 – Environnement : l’accord mondial de la COP21 pour sauver la planète (3’20’’)
Il est encore difficile de mesurer à quel point le 12 décembre 2015 a marqué un tournant. Après deux semaines d’intenses négociations à la COP21, au Bourget, six ans après l’échec retentissant du sommet de Copenhague et vingt-et-un ans après le protocole de Kyoto pour le climat, au bilan plutôt mitigé, 195 pays réunis en assemblée plénière par l’ONU ont adopté le premier accord universel pour lutter contre le réchauffement climatique. D’un côté, la planète prend conscience que l’on ne peut plus continuer comme avant et l’acte dans un texte. De l’autre, tout reste à faire. Retour sur cet événement marquant de l’année 2015, un point de départ, avec notre reporter Gaël Letanneux.
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Transcription
Gaël Letanneux – Samedi 12 décembre / après douze jours et quasiment autant de nuits blanches / le président de la COP21 / Laurent Fabius / est fier d’annoncer la bonne nouvelle devant les délégués venus de 195 pays à travers le monde / oublié l’échec de Copenhague il y a six ans / un accord universel a été trouvé à Paris – L. F. – Je regarde la salle / je vois que la réaction est positive / je n’entends pas d’objections / l’accord de Paris pour le climat est accepté / alors on me rappelle que j’ai à taper avec le marteau / c’est un petit marteau / mais je pense qu’il peut faire de grandes choses – G. L. – De Barack Obama à Vladimir Poutine / tous ont fait le déplacement / 147 chefs d’État et de gouvernement réunis à Paris / ça n’était jamais arrivé / le Président de la République / François Hollande / lyrique / estime que le monde vient d’écrire une nouvelle page de son histoire – Fr. H. – Alors vous l’avez fait / vous l’avez fait et vous l’avez fait à Paris / vous avez été capables de dépasser vos intérêts légitimes pour trouver un accord / un accord universel / un accord contraignant – G. L. – Mais derrière les discours encore des zones d’ombre / l’accord est très ambitieux / limiter la hausse du thermomètre à un degré et demi mais sans objectifs clairs à long terme concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre / Jean-François Julliard représente l’ONG Greenpeace en France – J.-Fr. J. – Ce texte continue de / de / de manquer d’ambition / parce qu’il dit certes qu’il faut rester sous la barre des deux degrés et viser même un degré et demi / mais sans se donner les moyens d’y parvenir / on aurait voulu que ce texte dise très clairement qu’il faut dès maintenant barrer la route aux énergies fossiles qui sont les responsables du dérèglement climatique / qu’il faut dès maintenant se tourner vers un monde fait de cent pour cent d’énergies renouvelables – G. L. – Et pendant que les chefs d’État fêtaient l’accord trouvé au Bourget / Thomas Coutrot / porte-parole de l’ONG Attac / manifestait sous la tour Eiffel pour demander aux gouvernants d’aller encore plus loin – Th. C. – Déjà qu’on décrète un moratoire sur l’extraction de gaz de schiste / de / de pétrole non conventionnel / et qu’on s’attaque aux intérêts qui aujourd’hui bloquent la négociation d’un véritable accord / qui sont les intérêts des compagnies pétrolières et des pays producteurs de pétrole – G. L. – Le point positif de l’accord / c’est l’équité / ce sont les pays développés qui doivent faire le plus d’efforts / solidarité avec les pays du Sud via un fonds d’aide de cent milliards de dollars / une aide qui pourrait encore augmenter après 2025 / et puis chaque État doit se fixer un objectif de réduction des émissions de CO2 / avec évaluation tous les cinq ans pour voir si les engagements sont tenus / l’attitude des États-Unis avec un Congrès dominé par les républicains très allergiques à l’écologie / c’est justement ce qui inquiète le climatologue Jean Jouzel – J. J. – Ce qui a / qui est extrêmement dramatique / c’est quand même les / les huit ans de George Bush / hein le fait que les États-Unis qui était le premier pays émetteur dans les années 90 ou au début des années 2000 ne se soient pas réellement intéressés à la première phase du protocole d’accord de Kyoto – G. L. – Alors il va falloir rester vigilants / un accord / c’est bien / mais il faudra voir dans la pratique explique Jon Palais de l’ONG Alternatiba – J. P. – Ça a été difficile de mobiliser parce qu’il a fallu faire face à des interdictions / faut faire de 2016 l’année rythmée par des actions pour le climat comme on n’en a jamais vu – G. L. – Pour entrer en vigueur l’accord de Paris doit désormais être ratifié par au moins 55 pays qui représentent au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre / le marathon diplomatique continue avec un nouveau rendez-vous à New York devant les Nations Unies le 22 avril prochain pour signer l’accord de Paris.