Loin des dorures de l’Élysée ou des monuments de Paris, la RATP, Régie autonome des transports parisiens, a décidé de jouer l’originalité. À l’occasion des Journées du patrimoine, elle a, pour la première fois, ouvert au public l’une des stations de lavage du métro parisien. Reportage dans cette gigantesque machine à laver qui nettoie les wagons et décrasse les trains en un temps record. Benjamin de Haut a pu assister au lavage complet d’une des rames de métro.

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TRANSCRIPTION
Benjamin de Haut – En 2015 / pour les Journées du patrimoine / la RATP a décidé pour la première fois de dévoiler aux Français certains secrets souterrains / les coulisses du métro parisien / les seize lignes qui traversent aujourd’hui la capitale sont devenues l’un des symboles de la ville / la première ligne a été construite il y a plus d’un siècle / depuis plus de deux cents kilomètres de voies permettent chaque année à 5 millions de Français de se déplacer / mais il y a des choses que les passagers ne voient jamais / depuis les années 70 les machines à laver du métro tournent à plein régime pour laver les rames de métro que des milliers de Parisiens empruntent chaque jour / direction la station de lavage Pierre et Marie Curie sur la ligne 7 / c’est l’une des stations de lavage les plus grandes de la ville et ça commence à l’avant de la rame avec le conducteur / Didier – D. – Alors là / ce qu’on fait / on monte sans voyageurs / les carreaux ont été fermés / et on va arriver à / on va accéder à la machine à laver / voilà / il y a une vitesse / c’est 40 kilomètres heure maximum / donc on y va tranquillement / on rentre à 20 kilomètres heure / il y a une limitation à 10 et on s’arrête devant la machine à laver comme vous allez le constater / et puis on va klaxonner parce que vous avez du personnel sur les voies – B. de H. – Le conducteur de 53 ans connaît la procédure par cœur / il effectue sept lavages chaque matin et lorsqu’il prend les commandes du train / il ne faut plus le déranger / un accident est vite arrivé / et quand il a fermé toutes les fenêtres il est totalement concentré sur sa mission – D. – Là / quand je vais ouvrir les portes / il y a un petit pont-levis qui doit s’abaisser quand j’ouvre les portes / mais avant faut qu’on / faut qu’on coupe le courant avant / vous fermez les vitres / vous arrivez là / vous avez le bras qui se déplie / vous appuyez sur le bouton lavage / les rouleaux vont se mettre à tourner / après ces rouleaux-là vous avez d’autres cellules qui vont entraîner les autres rouleaux / de l’eau / et derrière vous avez un produit détergent / attention aux portes s’il vous plaît / donc vitesse de lavage 3 kilomètres heure comme vous voyez c’est indiqué sur le boîtier / et les rouleaux vont se mettre à tourner – B. de H. – Contrairement aux machines qui lavent les voitures / ce ne sont pas les brosses qui avancent ici mais la rame de métro à une vitesse de 3 kilomètres heure / pas plus / la machine à laver se met en marche dans un bruit assourdissant / brosses horizontales / latérales / détergents / rinçage puis égouttage / en moins de deux minutes notre train ressort étincelant / les machines sont énormes / très nombreuses / et un homme / un seul / les connaît par cœur / c’est Bruno / il est le responsable en chef de la salle des machines – Br. – Alors ici c’est le local technique de la machine à laver / une machine à laver / c’est deux sites / la piste de lavage / vous voyez les rouleaux / et le local technique où il y a tous les équipements / tubes à air comprimé avec le compresseur / c’est ce qui permet d’alimenter en air comprimé pour faire bouger les brosses / les cuves où sont stockés les produits de lavage / détergents et déperlants / donc c’est un peu comme chez vous le produit vaisselle et le produit qui accélère la / la chute d’eau / une réserve d’eau et l’armoire électrique / un peu le cerveau de la machine à laver quoi – B. de H. – Le lavage complet coûte 50 euros à la RATP et depuis quelques années de plus en plus d’efforts sont réalisés pour respecter l’environnement – Br. – On limite grandement la / la / la pollution / alors première chose / on lave effectivement avec 750 litres un train / je vous fais un parallèle / une baignoire / c’est 250 litres / c’est-à-dire qu’avec trois baignoires environ j’arrive à laver un train / on lavait un train il y a vingt ans avec 1 500 litres / aujourd’hui on le lave avec 750 litres / les produits chimiques sont de plus en plus respectueux de l’environnement / parce que le / l’environnement évolue / on a des contraintes supplémentaires / et enfin l’eau avant d’être rejetée aux égouts / elle est traitée / après on voit si on fait une deuxième démarche qui est de recycler – B. de H. – Chaque semaine les soixante-dix trains de la ligne 7 passent au lavage / dans la capitale on compte huit machines à laver comme celle-ci et le matériel sert aussi pour laver les trains de banlieue et le tramway en Île-de-France.

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