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Fdlm 388 – Francophonie : les enfants des rues de Kinshasa (2’20’’)

Posté le par le français dans le monde

Gros plan sur un phénomène de société particulièrement inquiétant à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo : les enfants des rues. C’est une quasi société parallèle qui s’organise, entre mendicité et prostitution, sous l’effet de la misère galopante. Des enfants qui atterrissent hors de leur domicile parce qu’ils en sont chassés. Sous prétexte qu’ils seraient des « sorciers », autrement dit bannis parce qu’ils porteraient en eux le « mauvais esprit ». Des croyances largement répandues, et cautionnées par un clergé très obscurantiste. Gaël Letanneux a pu le constater en se rendant à Kinshasa.

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TRANSCRIPTION

Gaël Letanneux – Combien sont-ils / les autorités congolaises ont bien du mal à donner un chiffre / 25 000 / 30 000 / 50 000 enfants / adolescents / réduits à l’état de mendiants ou de prostituées / après avoir été chassés de leur famille / en cause / leur prétendue sorcellerie / des enfants jetés dehors et souvent battus parce qu’un pasteur a détecté en eux la présence du diable / une réalité banale et encore largement acceptée en RDC / comme l’explique André-Abel Barry / chargé des questions liées à l’enfance au sein de l’ambassade de France à Kinshasa – A.-A. B. – L’enfant est le bouc émissaire / faut trouver une explication au malheur / faut trouver une explication à la pauvreté / ce n’est plus la grand-mère qui est la sorcière / c’est l’enfant / celui qui naît / celui qui naît quand la mère meurt / celui qui est l’orphelin du VIH / celui qu’il faut nourrir aussi / donc faut trouver des explications quand on ne peut plus nourrir – G. L. – Alors un simple pipi au lit / une colère / une porte laissée ouverte dans la chambre / ces choses banales deviennent des signes que l’enfant serait possédé / la famille consulte alors l’église / il y en a plus de 7 000 indépendantes à Kinshasa / qui confirme le malheur et cautionne l’abandon de l’enfant / heureusement les structures d’accueil se multiplient pour lutter contre cet obscurantisme / Valérie Loulendo accueille une trentaine de jeunes dans son association AVT / Vivre et travailler autrement – V. L. – Nous faisons des tours de la ville de Kinshasa / dans les rues / dans les hôtels / tous les lieux publics / alors / quand nous abordons les filles / nous leur parlons / nous nous présentons / celles qui sont d’accord / elles viennent / et celles qui ne sont pas d’accord / je ne prends pas par force – G. L. – Mais après plusieurs années de survie dans les rues la transition est souvent difficile / drogue / prostitution / mendicité / VIH / la rue est paradoxale / explique André-Abel Barry – A.-A. B. – Il y a une certaine forme de resocialisation / oui / dans la rue / faut briser cela / faut pouvoir briser ce cercle finalement qui / qui fait que nous en sommes aujourd’hui à la troisième génération d’enfants des rues / faut

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pouvoir les ramener en famille / faut trouver les familles d’accueil – G. L. – Et pour se reconstruire / il faut mettre des mots sur la souffrance / Clarisse en a fait une chanson pour que tout le monde sache que chaque mois 650 nouveaux enfants comme elle se retrouvent livrés à eux-mêmes – Cl. – « Un enfant n’est pas sorcier / un enfant ne peut pas être un sorcier ».

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