Fdlm 427 – Tendance : Le blob, star du zoo (2’44’’)

Posté le par le français dans le monde

« Reportage France» du 28 octobre 2019 – Laurence Théault

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Pour aller plus loin, faites l’exercice sur RFI Savoirs :

https://savoirs.rfi.fr/fr/apprendre-enseigner/sciences/le-blob-star-du-zoo-de-paris/1

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La journaliste, Laurence Théault
Difficile de dire si le blob prend la pose, mais il s’étale de tout son long sur une souche d’arbre, dans son terrarium. Mais c’est quoi ce truc jaune étrange et spongieux ?

Un enfant
Ça fait penser à de la bave.

Un autre enfant
À une méduse ?

Laurence Théault
Les poètes, eux, y verront une nappe de dentelle ou une feuille de chou avec ses nervures. Mais qu’on le trouve beau ou laid, le blob fascine. Ce n’est pas un végétal, ni un animal, ni un champignon. Le blob n’a pas de bouche, mais il mange. Il n’a pas de pattes, mais il se déplace. Il n’a pas de cerveau, mais il apprend. Il a même de la mémoire.

Luca Morino, éthologue au parc zoologique.

Luca Morino
Un exemple : les fameux labyrinthes. Donc lui, il explore tous les labyrinthes et après, il laisse une trace de muqueuse dans tous les chemins qu’il a déjà fait et qui ne sont pas intéressants. Et donc, après, il n’a plus besoin d’y aller parce que c’est sa façon de se souvenir : « Ah, là, je suis déjà passé et il n’y a rien d’intéressant. » Donc, il laisse une mémoire physique.

Laurence Théault
Plus encore : la créature unicellulaire est capable d’anticiper et de déjouer des pièges. Ce génie visqueux bouscule même la notion d’individu.

Luca Morino
On prend deux blobs séparés, qui ont vécu des choses différentes, et on peut les fusionner. Et donc là, est-ce qu’on parle du même individu ? Mais avant, ils étaient deux. Donc, ça remet en question l’idée d’individu et l’idée d’intelligence.

Laurence Théault
Pas fous les Japonais : ils ont collaboré avec le blob.

Pierre Bureau (directeur du zoo)
Les chercheurs japonais, en fait, ont reproduit avec des flocons d’avoine – qui est donc une des nourritures du blob – les différentes gares et stations du réseau ferroviaire de Tokyo. Et le blob, en cherchant la nourriture, a produit un réseau, qui était en réalité plus optimisé que le réseau existant de Tokyo. D’où le fait que le blob puisse être intéressant pour optimiser des réseaux de transport ou d’approvisionnement en énergie.

Laurence Théault
Nous entrons maintenant dans un petit laboratoire, sorte de pouponnière. Des petits morceaux de blobs nappent le fond de boîtes rondes et transparentes. Quotidiennement, Marlène Itan, jardinière, s’occupe d’eux car pour grandir – et il peut devenir immense – le blob a besoin de manger.

Marlène Itan
Dans la nature, il se nourrit essentiellement [de] tout ce qui est bactéries, écorces et champignons. Nous, on lui donne ici en chambre de culture que du flocon d’avoine : il ne va pas du tout l’ingurgiter, il va juste passer dessus, prendre les bactéries qui se trouvent à l’intérieur et les protéines.
On voit comment ils évoluent, on leur donne à manger, on les humidifie pour qu’ils restent – entre guillemets – dans leur état naturel.

Laurence Théault
Si la créature est baptisée « blob », c’est en référence au film The Blob, dans lequel un organisme ressemblant à une gelée anglaise, arrive d’une autre planète et dévore TOUT sur son passage.

[Extrait du film The Blob : on entend des cris, des bruitages inquiétants, une musique angoissante, puis une voix off dit en anglais : « The Blob : Terror has no shape ! »]

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