Fdlm 405 – Environnement: comment les noms des tempêtes sont-ils choisis ? (2’10’’)
Katrina, Xynthia, Sandy, Christian ou Winston : toutes les tempêtes, cyclones tropicaux et autres dépressions portent un prénom, masculin ou féminin. Cela permet de les identifier facilement dans les bulletins d’alerte et incite les populations concernées à mieux s’y préparer. On mémorise en effet plus aisément des prénoms que des chiffres ou des termes techniques. En Europe, choisir le nom d’une tempête n’est plus l’apanage des seuls scientifiques et météorologues : le grand public peut aussi baptiser les intempéries sur Internet, moyennant paiement. Une idée ingénieuse imaginée par l’Institut météorologique de Berlin qui permet notamment de financer la recherche. Dialogue avec le journaliste Gilbert Chevalier.
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TRANSCRIPTION
– Gilbert / expliquez-nous le nom des tempêtes – Gilbert Chevalier – Alors depuis de nombreuses années on baptise effectivement les / les tempêtes pour en faciliter l’identification dans les bulletins d’alerte / il faut distinguer les tempêtes européennes des tempêtes tropicales / ouragans ou cyclones / pour ces dernières / c’est le Centre national des ouragans américain qui choisit le nom de ces tempêtes tropicales sous le contrôle de l’Organisation météorologique mondiale / à l’origine les noms étaient attribués de façon arbitraire / mais à partir des années 50 des listes de noms ont été établies pour chaque année / on donne ainsi un / un nom commençant par la lettre A / comme Anne / à la première tempête de l’année / les premières listes ne comportaient – Ou comme Agnès – Que des prénoms féminins / oui / de quoi faire évidemment / vous imaginez / râler les féministes / depuis 1979 sont donc venus s’intercaler des prénoms masculins / en Europe / le choix du / du nom des tempêtes se fait selon à peu près les mêmes règles / mais avec en prime la possibilité pour le public d’en acheter le nom – Et alors / comment ça marche – Alors il faut remonter aux années 50 / une étudiante de l’université de / de Berlin avait proposé de donner un nom aux dépressions et anticyclones qui traversaient l’Europe / l’objectif / rendre la météo la plus accessible au grand public / depuis 1954 donc l’Institut de météorologie de l’université de Berlin établissait une liste pour l’année à venir / des noms féminins pour les années paires / masculins pour les années impaires / mais / cerise sur le gâteau / depuis 2002 l’Institut de Berlin permet aussi à n’importe qui d’acheter le nom d’une future tempête / « Adoptez un vortex » / c’est ainsi que l’Institut météo de Berlin a appelé cette possibilité / les candidats à l’achat doivent respecter la règle des années paires et impaires et l’ordre alphabétique / l’Institut de météo de Berlin se réserve ensuite le droit d’accepter ou de rejeter le nom proposé / les noms de famille / les noms de marque ne sont pas autorisés / les dépressions coûtent 199 euros / mais on peut acheter aussi des / des anticyclones pour 299 euros / les anticyclones justifient leur tarif plus élevé / c’est ainsi que depuis quelques jours trois dépressions ont trouvé preneurs / Quirina / Ruzica et Suzanna aujourd’hui / et si une lettre ne trouve pas d’acheteur / le site organise des enchères sur eBay / oui / depuis le début de cette opération plus de 1 800 personnes sont devenues les parrains ou marraines d’une tempête ou d’un anticyclone.
LEXIQUE
Râler : (familier) protester, rouspéter, pester, se fâcher, manifester son mécontentement.
Cerise sur le gâteau : (expression imagée, traduction de l’anglais the cherry on the cake ou de sa variante the cherry on the top) la touche finale, ce qui vient couronner le tout, le détail supplémentaire qui vient agrémenter les choses ; mais selon le contexte, peut aussi s’employer de façon ironique et négative : le comble, le pompon, la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Vortex : (terme technique) tornade, tourbillon.